Environnement

Le président de la Corée du Sud envisage d’interdire la viande de chien

Selon cet amoureux des canidés, il est grand temps de rendre cette pratique illégale.
Junhyup Kwon
Seoul, KR
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR
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Le président sud-coréen Moon Jae-in caresse un chien blanc de race Pungsan, nommé Gomi, à Séoul, en Corée du Sud. Photo : La Maison bleue, résidence du président de la Corée du Sud/AP

Le président sud-coréen Moon Jae-in envisage d'interdire la consommation de viande de chien dans le pays, une mesure saluée par les militants pour la cause mais contestée par les éleveurs de viande canine.

La consommation de viande de chien est une tradition en Corée du Sud, mais elle est actuellement en déclin, les jeunes générations s’étant détournés de cette pratique de plus en plus controversée.

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« Le moment n'est-il pas venu d'envisager prudemment d'interdire la consommation de viande de chien ? » a proposé Moon à son Premier ministre, Kim Boo-kyum, selon un porte-parole de la présidence. 

Moon a fait cette remarque alors que le Premier ministre l'informait d'un plan visant à améliorer le système de soins pour les animaux abandonnés. Le président, connu pour être un amoureux des chiens, possède lui-même des animaux de compagnie dans l'enceinte présidentielle, dont un chien sauvé d’une ferme de viande canine, et des chiens offerts en 2018 par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

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Le président sud-coréen Moon Jae-in a accueilli un nouveau membre dans sa famille : Tory, un petit chien noir qui devait finir dans une assiette, avant d'être sauvé il y a deux ans. Photo : Handout /The Blue House /AFP

Les défenseurs des droits des animaux ont salué cette proposition. Kim Na-ra, qui mène une campagne contre la viande de chien à la Humane Society International Korea, espère que cela marquera le début de la fin de l'industrie de la viande de chien.

« Ces chiens vivent une existence épouvantable, enfermés dans des cages grillagées toute leur vie », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Dans une autre déclaration, le groupe de protection des animaux Aware a déclaré que la consommation de viande de chien est étroitement liée à la maltraitance des animaux et aux actes illégaux.

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Lee Jae-myung, gouverneur de la province de Gyeonggi et l'un des principaux candidats potentiels à l'élection présidentielle de l'année prochaine, a également salué la remarque du président.

Mais l'industrie de l'élevage de viande canine s'est opposée à une telle interdiction. 

« Le dirigeant a tenu des propos imprudents à des fins politiques », a déclaré Ju Yeong-bong, secrétaire général de l'Association coréenne de la viande de chien, qui, selon lui, compte quelque 4 000 éleveurs de viande de chien parmi ses membres. 

« Je pense que cette décision devrait être laissée au choix personnel, nous dit Ju. Le président va faire des 10 millions de consommateurs de viande de chien des criminels en un jour. »

Selon l'organisation Korea Animal Rights Advocates, on estime qu'environ un million de chiens sont abattus chaque année à des fins alimentaires dans près de 3 000 élevages canins répartis dans tout le pays.

Selon un sondage d'opinion publié l'année dernière par la société d'études de marché Nielsen, près de 84 % des Sud-Coréens ont dit ne pas vouloir manger de chien.

La pression contre la consommation de viande canine s'intensifie également dans des pays comme la Chine et le Vietnam, où les chiens sont de plus en plus considérés comme des compagnons pour les humains, et non comme une source de nourriture.

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