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AboLigue ébranlée
Le bras droit de Salvini inculpé pour drogue et prostitution

L’affaire embarrasse Matteo Salvini, qui depuis des années fustige les dealers, toxicomanes ou minorités sexuelles. Ses adversaires politiques moquent «l’arroseur arrosé». 

L’affaire commence par un contrôle de routine. Dans la voiture de deux jeunes Roumains qui offrent des prestations sexuelles sur le site Grinder, les carabiniers découvrent un flacon de GHB, le produit désinhibiteur surnommé la «drogue des violeurs». «La drogue m’a été fournie par Luca Morisi après une journée passée avec lui. Il détient également de la cocaïne chez lui», avoue l’un des Roumains.

Une perquisition au domicile de Morisi y confirme la présence de moins de 2 grammes de cocaïne. Quantité modique de stupéfiant pour usage personnel et sans intention de la commercialiser: le dossier serait banal s’il ne concernait pas Luca Morisi. Ce dernier est en effet l’idéologue du virage à droite de la Ligue et il a transformé le web en exutoire haineux à l’égard de catégories désignées comme ennemies: adversaires politiques, européistes, immigrés, minorités sexuelles et… toxicomanes.

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L’arroseur arrosé

Quarante-sept ans, se revendiquant «philosophe digital», homme de l’ombre plus nerd que tribun politique, Morisi est l’inventeur de la «Bestia» (la bête), l’équipe d’une vingtaine de personnes qui gèrent 24 h/24 les réseaux sociaux de Matteo Salvini. La «Bestia» lance anonymement sur le web des provocations: «les immigrés apportent le Covid», «les Roms doivent être chassés d’Italie» ou «les drogués sont dangereux».

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Lorsque les réseaux entrent en ébullition, Salvini reprend les thèmes à son compte. C’est Morisi qui a convaincu le «Capitaine» – un surnom dont il détient le copyright – à se soumettre à 1500 selfies par jour avec ses fans. Comme chaque utilisateur de Facebook a en moyenne 342 amis, le tour de passe-passe a assuré jusqu’à 500’000 apparitions quotidiennes de Salvini sur le réseau le plus populaire du monde. C’est encore Morisi qui a convaincu le «Capitaine» de poser devant les photographes avec des armes automatiques ou d’apostropher un Tunisien en lui demandant: «C’est toi le dealer du quartier?» Il est l’artisan du bond en avant qui a permis à la Ligue de passer de 4% à 35% en cinq ans.

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Luca Morisi s’est démis de ses fonctions et, invoquant une crise existentielle, a demandé pardon à la Ligue et à Salvini. «Quand un ami commet une erreur à laquelle tu ne t’attends pas, tu t’énerves puis tu lui tends la main, a répondu Salvini. Luca pourra toujours compter sur moi.»

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Mais le mal est fait. Tel un arroseur arrosé, le «philosophe digital» est la risée des réseaux sociaux. La classe politique attaque le patron de la Ligue sur sa double morale: impitoyable envers les toxicomanes communs mais solidaire envers son ami Luca.

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Salvini contesté dans son parti

Un incident de parcours qui ne pouvait pas tomber à un pire moment pour Matteo Salvini. En chute dans tous les sondages, de 35% à 19%, la Ligue est devancée par Fratelli d’Italia (20%), l’autre parti d’extrême droite, dirigé par Giorgia Meloni. La jeune femme fait désormais figure de leader naturel de la droite pour les prochaines échéances électorales et elle ne cache plus ses ambitions.

Matteo Salvini est devancé dans les sondages par l’autre parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni.  

Le «Capitaine» est également en difficulté au sein de son propre parti. La Ligue soutien le gouvernement de Mario Draghi et détient plusieurs ministères, mais Salvini ne cesse d’attaquer l’Exécutif sur l’immigration clandestine ou sur les politiques européennes. Opposé au passeport sanitaire imposé par les autorités, il soutient les «no vax».

Le chef de file de l’aile libérale, conservatrice et européiste de la Ligue, Giancarlo Giorgetti, ministre dans le gouvernement de Mario Draghi.  

Une attitude schizophrénique qui déstabilise les ministres et gouverneurs de région de la Ligue. Le parti est désormais scindé en deux. D’une part, une Ligue libérale, conservatrice et européiste qui se reconnaît dans le gouvernement Draghi et dont le leader est le ministre du Développement économique, Giancarlo Giorgetti. De l’autre, une Ligue populiste, souverainiste, alliée d’Orban et fidèle à Salvini.

Les 4 et 18 octobre prochain, des élections communales se dérouleront dans plusieurs grandes villes italiennes, Rome, Milan, Turin, Naples et Bologne. Les candidats populistes, adoubés par Salvini, sont en mauvaise position. Leur débâcle ouvrirait le grand règlement de comptes à l’interne de la Ligue.

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