Interview

Francis Hallé : «La forêt primaire nous est essentielle philosophiquement : la beauté, c’est vital»

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Le botaniste, qui publie un livre et figure à l’affiche d’un film, estime que les sommets de la diversité et de la beauté du vivant se trouvent dans les forêts primaires. Il se bat pour la renaissance d’une telle forêt en Europe de l’Ouest. Y compris et surtout pour des raisons philosophiques.
par Coralie Schaub
publié le 28 septembre 2021 à 17h47

Infatigable défenseur des arbres et des forêts tropicales, le botaniste et biologiste Francis Hallé vient de publier Pour une forêt primaire en Europe de l’Ouest (Actes Sud, 64 p., 8 euros). Dans ce manifeste aussi court que clair et percutant, il expose pourquoi et comment il compte mener à bien son grand projet, lancé en 2019 : créer à cheval entre la France et un pays frontalier un vaste espace dans lequel la forêt évoluera librement, sans intervention humaine, pendant plusieurs siècles. Utopique ? Oui, et Francis Hallé l’assume, qui voit dans cette entreprise une dimension philosophique. Le scientifique de 83 ans, devenu une figure de l’écologie, une sorte de «grand sage» hélas trop peu écouté, figure aussi à l’affiche du documentaire de Luc Marescot, Poumon vert et tapis rouge, qui sort ce mercredi au cinéma. Un film original et malicieux, qui s’interroge sur la meilleure façon de transmettre le message de Francis Hallé au plus grand nombre et montre comment le réalisateur caresse l’idée de le faire, un jour, via une fiction sur grand écran.

Nous croyons tous savoir ce qu’est une forêt. Mais «c’est bien plus qu’une collection d’arbres vivant côte à côte», dites-vous. Qu’est-ce qu’une forêt, alors ?

C’est l’inverse d’une plantation d’arbres, où tous sont de la même espèce, du même âge et sont faits pour être exploités, ce qui entraîne un appauvrissement du sol car les minéraux qu’ils en auront extraits seront sortis de la parcelle.

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