Glanage : où, quand et comment a-t-on le droit de se servir dans les champs des agriculteurs ?

Ramasser des légumes dans un champ, c’est possible. À condition toutefois de connaître et respecter les règles du glanage.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 3 ans.

Tandis que démarrent les récoltes de pommes de terre, certains d’entre vous se demandent peut-être s’ils ont le droit de se rendre dans un champ pour y pratiquer le glanage et, ainsi, faire quelques provisions. La réponse est oui, mais sous conditions. Explications.

Le glanage est une pratique ancestrale. Elle est officiellement autorisée depuis un édit royal d’Henri II datant du 2 novembre 1554 et toujours en vigueur aujourd’hui. Le glanage est donc une pratique légale mais elle doit cependant respecter quelques règles importantes qui visent à respecter l’agriculteur et à garantir la sécurité du glaneur.

Le glanage doit se pratiquer après la récolte

Comme l’a rappelé le ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et des forêts en 2016, « le glanage est un droit ancestral qui ne peut s’exercer sur le terrain d’autrui qu’après enlèvement de la récolte. » L’idée est bien entendu de préserver le travail des agriculteurs, mais aussi d’éviter les accidents en éloignant les glaneurs des machines agricoles.

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Le glanage ne peut se pratiquer qu’en journée

On peut venir ramasser des pommes de terre ou des navets sur le champ d’un agriculteur après que celui-ci ait effectué sa récolte, mais il faut le faire entre le lever et le coucher du soleil, au su et au vu de tout le monde.

Il doit se faire sans outils

Le glanage ne doit pas être une activité agricole ou commerciale et ne doit pas venir concurrencer le travail des agriculteurs. Il est donc interdit de ramasser des fruits ou des légumes à l’aide d’outils. De toute façon, l’objectif ne doit pas être de ramasser des quantités industrielles de produits.

Pas de glanage sur les terrains clôturés

L’agriculteur a le droit de clôturer ses champs et le glaneur a interdiction de franchir des clôtures pour entrer sur un champ. Donc, même si la récolte a déjà été faite, même s’il fait jour et même si vous n’avez pas d’outil, vous ne pouvez pas glaner dans un champ clôturé.

Pas de glanage dans certaines communes

Comme le souligne La Voix du Nord dans un article consacré à ce sujet, les communes sont en droit d’interdire le glanage en prenant un arrêté municipal – article 19 de loi pénale du 9 juillet 1888 sur la police rurale. Il est donc préférable de se renseigner auprès de votre mairie avant de commencer.

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Idéalement, on demande d’abord la permission

La loi ne l’exige pas mais, par politesse et par correction, il est préférable de demander une autorisation au propriétaire du champ avant de commencer à y cueillir des légumes. Ça peut éviter des malentendus, voire des conflits. Après, ce n’est pas possible à tous les coups : les agriculteurs ne sont pas toujours sur place.

Attention à ne pas confondre glanage avec…

  • Le maraudage : vol des fruits et légumes cultivés quand ils ne sont pas détachés du sol
  • Le grappillage : récupération après récolte de ce qui reste sur les arbres fruitiers ou les ceps de vigne et qui pourrait constituer une deuxième récolte
  • Le râtelage : utilisation d’outils comme le râteau pour récolter

Autrefois pratiqué par des gens qu’on disait pauvres, le glanage est aujourd’hui davantage perçu comme une pratique écologique et antigaspillage. Plutôt que de laisser des légumes oubliés pourrir dans les champs, on les ramasse, on les cuisine, on les transforme. Une démarche simple et pleine de sens qui doit juste répondre à quelques règles de savoir-vivre et de bon sens.

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