François Devaux, cofondateur de l'association "La parole libérée" s'exprime lors de la conférence de presse de la Commission Sauvé, le 5 octobre 2021 à Paris

François Devaux, cofondateur de l'association "La parole libérée" s'exprime lors de la conférence de presse de la Commission Sauvé, le 5 octobre 2021 à Paris

afp.com/THOMAS COEX

L'ancien président de l'association La Parole libérée, désormais dissoute, n'a pas mâché ses mots en introduction de la conférence de la Commission indépendante sur les abus dans l'Église (CIASE).

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Face aux membres du clergé réunis, M. Devaux a déclaré n'avoir "aucun doute" sur ce que le rapport Sauvé allait "révéler" : "je sais que c'est de l'enfer que vous revenez", a-t-il lancé, évoquant "ce qui ressemble à s'y tromper à une fosse commune des âmes déchiquetées de l'Église".

Face à ce bilan, "le mieux que vous auriez à faire: vous taire et commencer à vous exécuter avec ardeur et célérité", a-t-il déclaré, assurant aux responsables ecclésiastiques qu'il faut à présent "refonder le système dans une dimension considérable".

"La tâche est abyssale", a-t-il prévenu, appelant à un concile "Vatican III", qui ne serait pour autant qu'un "point d'étape".

"Peut-on raisonnablement penser que l'Église en est seulement capable ?", s'est-il interrogé face à un auditoire silencieux.

Évoquant le rapport de la commission Sauvé, il a déclaré: "Vous apportez enfin aux victimes une reconnaissance institutionnelle de toute la responsabilité de l'Église, ce dont les évêques et le pape n'ont pas été capables à ce jour".

François Devaux avait été cofondateur d'une association, La Parole libérée, créée en 2015 à Lyon par des victimes d'un aumônier scout du diocèse de Lyon, Bernard Preynat. Elle a été dissoute en mars dernier.

Leur combat avait été raconté en 2019 par le film de François Ozon, "Grâce à Dieu".

François Devaux, qui a été la première victime interrogée par la Ciase, a rappelé sa volonté de voir également mis en place un processus d'indemnisation à destination de toutes les victimes dans un délai raisonnable.

La Commission, composée de 22 membres bénévoles a été crée en 2018, à la demande de l'épiscopat et les instituts et congrégations religieux.

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