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En forte baisse, le chômage retrouve son niveau de 2008

L'Insee table sur une croissance de 2,7% au troisième trimestre.

L'Insee table sur une croissance de 2,7% au troisième trimestre. - -

Dans sa dernière note de conjoncture, l'Insee maintient sa prévision de croissance annuelle de 6,25%. Il estime à 7,6% le taux de chômage au troisième trimestre, contre 8% trois mois plus tôt.

L'économie française poursuit sa remontada. Dans sa note de conjoncture parue ce mercredi, l'Insee dévoile des prévisions particulièrement encourageantes pour la fin de l'année 2021.

Dans le détail, après +1,1% au deuxième trimestre, le PIB aurait à nouveau progressé de 2,7% entre juillet et septembre. La croissance devrait ensuite ralentir (+0,5%) au quatrième trimestre, notamment en raison du renchérissement des matières premières et des tensions qui pèsent sur les chaînes d'approvisionnement.

Toujours est-il que sur l'ensemble de l'année et en supposant l'absence de nouvelles restrictions sanitaires dans les semaines à venir, la croissance économique devrait atteindre 6,25%, le PIB retrouvant quasiment (-0,1%) son niveau d'avant-crise. Cette reprise sera néanmoins contrastée selon les secteurs avec l'industrie qui restera pénalisée par les difficultés d'approvisionnement tandis que l'hébergement-restauration, les loisirs et le transport risquent d'être durablement handicapés par la lente reprise du tourisme international et du voyage d'affaires.

Un chômage en nette baisse

L'autre point positif, c'est la nette baisse du chômage, lequel est estimé par l'Insee à 7,6% en moyenne au troisième trimestre (contre 8% au trimestre précédent). Soit presque un point de moins que deux ans auparavant (8,5% au troisième trimestre 2019).

Surtout, le taux de chômage (hors Mayotte) retrouve un niveau jamais vu depuis le troisième trimestre de 2008 (7,4%). Du moins si l'on exclut le deuxième trimestre 2020 qui avait été marqué par une baisse en trompe-l'oeil, à 7,2%. Le confinement décrété à l'époque pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 avait en effet empêché les chômeurs de chercher un emploi.

Or, pour être considéré comme chômeur selon la définition du Bureau international du Travail (BIT) utilisée par l'Insee, il faut avoir effectué une démarche active de recherche d'emploi au cours des quatre dernières semaines et être disponible pour travailler dans les deux semaines.

Evolution du taux de chômage au sens du BIT
Evolution du taux de chômage au sens du BIT © Insee

Contrairement au deuxième trimestre 2020, le recul du chômage au troisième trimestre 2021 n'est plus vraiment sujet à caution. Il s'explique notamment par la forte progression de l'emploi salarié avec plus de 500.000 créations nettes (+438.000 au premier semestre, +76.000 au second) attendues en 2021 après 293.000 destructions nettes en 2020. L'emploi salarié a d'ailleurs dépassé son niveau d'avant-crise dès la fin juin.

Dans le même temps, la population active augmente elle aussi alors que les personnes sorties du marché du travail lors de la crise sanitaire recommencent à chercher un emploi. Mais sa hausse est moins importante que celle de l'emploi total au troisième trimestre (+112.000 contre +204.000). D'où un taux de chômage en net repli.

Pouvoir d'achat en hausse de 1,5% en 2021

Déjà revenue à 1% de son niveau de fin 2019 en juin, la consommation des ménages progresserait de 4% au troisième trimestre, puis de 1,5% au quatrième. Sur l'ensemble de l'année, elle aura augmenté de 4,1%.

En conséquence, le taux d'épargne au plus haut niveau durant la crise devrait se réduire et atteindre 17,5% en fin d'année, "soit encore au-dessus de son niveau d'avant-crise (15,3% au quatrième trimestre 2019) mais nettement en deça du niveau du deuxième trimestre 2021 (21,4%)", détaille l'Insee.

Enfin, l'inflation a poursuivi sa progression au troisième trimestre (+0,7%). Résultat le pouvoir d'achat des ménages a marqué le pas (+0,1%, après +0,6%). Il devrait malgré tout progresser de 1,9% sur l'ensemble de l'année (1,5% si l'on raisonne en pouvoir d'achat par unité de consommation), porté par la bonne tenue de l'emploi et donc des revenus d'activité.

Comme en septembre, l'inflation devrait se maintenir au-dessus de 2% jusqu'à la fin de l'année. Elle atteindrait 2,3% en octobre avant de refluer légèrement (2,1% attendus en décembre).

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco