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L'IRM le plus puissant pour observer le corps humain livre ses premières images

L'IRM le plus puissant au monde, Iseult, permettra peut-être à des groupes pharmaceutiques de proposer des traitements pour des maladies neurodégénératives.
L'IRM le plus puissant au monde, Iseult, permettra peut-être à des groupes pharmaceutiques de proposer des traitements pour des maladies neurodégénératives. Delphotostock / stock.adobe.com

L'IRM le plus puissant au monde pour observer le corps humain, et plus particulièrement le cerveau, a livré près de Paris ses premières images... d'un potimarron.

«Iseult» est l'aboutissement de plus de 20 ans de recherche et d'un partenariat franco-allemand mené par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et impliquant des industriels comme l'allemand Siemens-Healtlineers. La machine va permettre «d'aller étudier d'une façon plus fine la structure cérébrale», explique Cécile Lerman, ingénieure et cheffe de projet pour la partie Imagerie par résonance magnétique (IRM).

Soumis à un champ magnétique intense, les noyaux des molécules sont polarisés, un peu comme le serait une aiguille de boussole par le champ magnétique terrestre. L'émission de champs plus faibles va bousculer cet ordre et, selon la fréquence du signal, permettre de caractériser et localiser le genre de tissus observés. De savants calculs transforment ensuite ces données en images.

La machine est hors norme, avec une puissance de 11,7 Tesla, soit 230.000 fois celle du champ magnétique terrestre. À comparer avec les machines d'examen qui culminent à 3 Tesla. La fabrication de son aimant a demandé six ans de travail, pour assembler les milliers de kilomètres d'un alliage rare, du nobium-titane, qui composent l'énorme bobine de 45 tonnes.

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Mieux explorer le cerveau

Iseult, «l'imageur le plus performant au monde», selon Quettier, devient ainsi la nouvelle star de NeuroSpin, le centre de recherche sur l'imagerie cérébrale du CEA, situé à Saclay (Essonne) et dirigé par le neuroscientifique Stanislas Dehaene. Un bond qui va permettre d'«aller beaucoup plus finement dans la résolution des structures spatiales» du cerveau, pour mieux comprendre son anatomie mais aussi son fonctionnement lors des tâches cognitives, ou face à des pathologies neurodégénératives (Parkinson et Alzheimer), des affections psychiatriques (troubles bipolaires) ou vasculaires.

Iseult doit permettre de voir «ces atteintes au cerveau à un stade plus précoce, pour comprendre comment ces maladies vont démarrer», et permettre ainsi peut-être à des groupes pharmaceutiques de proposer des traitements.

Alors pourquoi commencer par des images de potimarron? Rien de trivial, mais avant le feu vert des autorités sanitaires pour l'examen de sujets humains, la machine va demander quelques mois de réglage et l'intégration de nouveaux instruments. Et quoi de mieux adapté qu'un potimarron: «il a un diamètre identique au cerveau, une structure interne intéressante, complexe, avec des grains et des parties fibreuses - et puis il est de saison», justifie Lerman. L'objectif à terme sera d'atteindre des images avec une résolution atteignant moins de deux dixièmes de millimètre.


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47 commentaires
  • dutch

    le

    Électro sensible s'abstenir! Si le potimarron ressort cuit c'est mauvais signe!

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