Face à un taux d’infection, cumulé sur quatorze jours pour 100 000 habitants, atteignant 680,5 le mercredi 6 octobre et 732,1 le jeudi 7 octobre, le gouvernement letton a annoncé l’état d’urgence pour trois mois à partir de ce vendredi 8 octobre, annonce LSM, le média public. Par rapport à la France, où le taux sur les sept derniers jours est de 44 pour 100 000 habitants, ce sont des chiffres vertigineux auxquels ce pays balte de 2 millions d’habitants fait face.

Le faible taux de vaccination est la raison principale de l’explosion du nombre de cas et de la surcharge des services hospitaliers, explique LSM. Seulement 46,5 % de la population a suivi le cycle vaccinal complet de deux doses. “La catastrophe est inévitable”, assène l’hebdomadaire IR, “le système de santé se prépare à une crise qui pourrait obliger la Lettonie à demander une aide internationale ou à mettre en place des hôpitaux de campagne”.

Comment accélérer la vaccination de la population ? C’est la question urgente à laquelle la Lettonie doit désormais répondre. Le conseil de gestion de la crise s’est réuni “pendant dix heures” le jeudi 7 octobre et désormais le gouvernement doit annoncer des mesures spécifiques, précise LSM. Lors de son intervention, le Premier ministre, Krisjanis Karins, a déclaré que la lutte contre le Covid-19 ne serait pas terminée tant que la couverture vaccinale n’aurait pas atteint 90 % pour les groupes à risque, y compris chez les seniors, et 70 à 75 % dans l’ensemble de la société.

Un problème régional

“L’hôpital étouffe”, souligne IR, rappelant les nombreux avertissements du personnel médical durant ces derniers mois, tous restés lettre morte. Et “les dés sont jetés”, déplore la directrice du service médical d’urgence de la capitale, Riga. Même si la vaccination réduit la proportion des patients nécessitant une hospitalisation, “cela n’est toutefois pas d’un grand réconfort pour les médecins, car le nombre de patients souffrant de cette épidémie devrait être au moins deux à trois fois plus élevé en hiver”. À partir du 11 octobre, le grand hôpital de l’est de Riga déprogrammera des interventions, “n’assurant que les traitements impossibles à reporter, comme ceux des patients atteints de cancer”, indique LSM. Les cours à l’école continueront, mais les enfants devront porter des masques. Seuls les magasins de première nécessité seront ouverts aux personnes non vaccinées. La Lettonie, comme ses voisins baltes l’Estonie et la Lituanie (658,6 et 795,5 infections pour 100 000 habitants en sept jours) sont actuellement les pays européens les plus affectés par la pandémie.