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Afghanistan : au moins 55 morts après un attentat-suicide dans une mosquée de Kunduz

Le bilan de cet attentat ayant frappé une mosquée chiite du Nord-Est est encore provisoire et pourrait s’aggraver. L’explosion revendiquée par l’EI a été provoquée par un kamikaze.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 octobre 2021 à 14h32, modifié le 08 octobre 2021 à 19h04

Temps de Lecture 3 min.

A Kunduz, sur les lieux de l’attentat.

La prise de contrôle du pays par les talibans à la mi-août n’a pas mis fin à la menace terroriste, comme l’avait déjà montré l’attentat commis le 26 août aux abords de l’aéroport de Kaboul. Au moins 55 personnes ont été tuées, le 8 octobre, dans un attentat-suicide ayant frappé, lors de la grande prière du vendredi, une mosquée chiite de Kunduz, dans le nord-est de l’Afghanistan, cinq jours après un attentat à Kaboul revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI).

L’explosion dans une mosquée chiite du quartier de Khan Abad Bandar, à Kunduz – également revendiquée par l’EI –, a été causée par un kamikaze, a annoncé Matiullah Rohani, responsable régional du gouvernement taliban en charge de la culture et de l’information. A l’hôpital central de Kunduz, un docteur ayant requis l’anonymat a déclaré que jusqu’ici « 35 corps et plus de 50 blessés » y avaient été reçus.

La clinique locale de Médecins sans frontières (MSF) a, de son côté, rapporté sur Twitter, dans un bilan provisoire, avoir pris en charge 20 morts et 90 blessés.

Zalmai Alokzai, un homme d’affaires qui s’est rendu à l’hôpital central de Kunduz pour donner son sang, a confirmé y avoir vu des dizaines de corps. « Les ambulances retournaient sur les lieux pour transporter les morts », a-t-il précisé.

Les chiites régulièrement ciblés

La mosquée qui a été ciblée.

En Afghanistan, les chiites sont régulièrement la cible d’attentats, souvent menés par la branche locale de l’EI. Cette explosion survient cinq jours après un attentat à la bombe contre une mosquée de Kaboul, qui avait fait au moins cinq morts et avait été revendiqué par l’EI.

Cet attentat avait ciblé la mosquée Id Gah, où se tenait une cérémonie funéraire en hommage à la mère de Zabihullah Mujahid, le porte-parole du gouvernement taliban et figure du mouvement, décédée la semaine passée. Il avait illustré la rivalité et la haine tenace et réciproque qui opposent l’EI et les talibans, deux groupes sunnites radicaux.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, dont la véracité ne pouvait pas immédiatement être confirmée, montraient des corps ensanglantés sur le sol ou des hommes rassemblant des fidèles, dont des femmes et des enfants, pour les éloigner du lieu de l’attentat.

« Après avoir entendu l’explosion, j’ai appelé mon frère, mais il n’a pas répondu », a raconté Aminullah, un témoin dont le frère était à la mosquée. « Je suis allé à la mosquée et j’ai vu mon frère blessé et évanoui. Nous l’avons immédiatement emmené à l’hôpital de MSF », a-t-il ajouté. Une enseignante de Kunduz a expliqué que l’explosion avait eu lieu près de son domicile. « C’était terrifiant. Plusieurs de nos voisins ont été tués ou blessés », a-t-elle déclaré. « Un voisin de 16 ans a été tué. Ils n’ont pas pu retrouver la moitié de son corps. »

L’Etat islamique au Khorassan a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières commises ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan. Notamment des attentats-suicides dans des mosquées, des hôpitaux et dans d’autres lieux publics.

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Le groupe a, en particulier, ciblé des musulmans qu’il considère comme hérétiques, notamment les chiites de la minorité hazara. En août 2019, il a ainsi revendiqué un attentat contre des chiites à un mariage à Kaboul, où 91 personnes ont été tuées.

Il a aussi été fortement soupçonné d’avoir été derrière une attaque en mai 2020 contre une maternité d’un quartier majoritairement chiite de la capitale qui a coûté la vie à 25 personnes, dont 16 mères et des nouveau-nés.

« Les événements d’aujourd’hui s’inscrivent dans un schéma inquiétant de violence », s’est émue dans un tweet la mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.

Le Monde avec AFP

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