
LETTRE DE RIO DE JANEIRO
En apparence, tout paraît normal. Sur les vidéos publiées en ligne, une jeune étudiante fête ses 24 ans. Il y a des ballons colorés, des friandises. La famille est heureuse et entonne en chœur « joyeux anniversaire ». Mais un détail attire l’attention. Sur la table des festivités, trône un gros gâteau à la crème. En son centre, le pâtissier a dessiné un personnage célèbre, qu’on imagine important pour les présents. Il s’agit d’Adolf Hitler.
Le chef du IIIe Reich y est représenté en costume brun et brassard floqué d’une croix gammée. L’image choquante, qui paraît avoir été postée fin septembre depuis la ville de Pelotas, au sud du Brésil, est vite devenue virale, déclenchant une onde de choc et d’indignation en ligne un peu partout dans le pays. Confirmé ou pas, l’incident est en effet loin d’être isolé. Ces dernières années, le nombre de scandales impliquant des néonazis a explosé.
La liste est longue : en décembre 2019, un homme est photographié à Unai (Minas Gerais), son bras ceint d’un swastika. En mai, à Florianopolis (Santa Catarina), un autre individu est aperçu, agitant un drapeau nazi à la fenêtre de son immeuble, sous l’œil de ses voisins. Deux mois plus tard, en juillet, un homosexuel de 48 ans est tabassé par des agresseurs à Belo Horizonte (Minas Gerais). Ils l’abandonnent, inconscient, une croix gammée dessinée sur son front.
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