Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Dans le Brésil de Jair Bolsonaro, des néonazis de plus en plus visibles et décomplexés

Ces dernières années, le nombre de scandales impliquant des admirateurs du IIIe Reich a explosé dans le pays. Pour certains spécialistes, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Par  (Rio de Janeiro, correspondant)

Publié le 11 octobre 2021 à 00h39, modifié le 11 octobre 2021 à 09h41

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Des manifestants brandissent des pancartes comparant Jair Bolsonaro à Adolf Hitler, à Sao Paulo (Brésil), en 2018.

LETTRE DE RIO DE JANEIRO

En apparence, tout paraît normal. Sur les vidéos publiées en ligne, une jeune étudiante fête ses 24 ans. Il y a des ballons colorés, des friandises. La famille est heureuse et entonne en chœur « joyeux anniversaire ». Mais un détail attire l’attention. Sur la table des festivités, trône un gros gâteau à la crème. En son centre, le pâtissier a dessiné un personnage célèbre, qu’on imagine important pour les présents. Il s’agit d’Adolf Hitler.

Le chef du IIIe Reich y est représenté en costume brun et brassard floqué d’une croix gammée. L’image choquante, qui paraît avoir été postée fin septembre depuis la ville de Pelotas, au sud du Brésil, est vite devenue virale, déclenchant une onde de choc et d’indignation en ligne un peu partout dans le pays. Confirmé ou pas, l’incident est en effet loin d’être isolé. Ces dernières années, le nombre de scandales impliquant des néonazis a explosé.

La liste est longue : en décembre 2019, un homme est photographié à Unai (Minas Gerais), son bras ceint d’un swastika. En mai, à Florianopolis (Santa Catarina), un autre individu est aperçu, agitant un drapeau nazi à la fenêtre de son immeuble, sous l’œil de ses voisins. Deux mois plus tard, en juillet, un homosexuel de 48 ans est tabassé par des agresseurs à Belo Horizonte (Minas Gerais). Ils l’abandonnent, inconscient, une croix gammée dessinée sur son front.

Quelque 530 « cellules néonazies »

Plusieurs affaires ont récemment impliqué des politiques de l’Etat de Santa Catarina, implantation historique des nazis brésiliens. En 2020, le Parti libéral (PL, droite) fit scandale en investissant comme candidat aux municipales dans la petite ville de Pomerode un professeur d’histoire, nazi notoire, connu dans la région pour avoir peint une croix gammée afin d’orner le fond de sa piscine.

Durant la même période, la gouverneure intérimaire de ce même Etat, Daniela Reinehr, nouvellement investie à son poste, fut sommée de s’expliquer sur les activités de son père, Altair, l’un des négationnistes les plus connus du pays. « Comme fille, je dois maintenir l’harmonie dans ma famille », balaie alors la femme politique qui, sous pression, finira par se déclarer du bout des lèvres « opposée au nazisme ».

Ces scandales ne seraient que la partie émergée de l’iceberg. Selon la chercheuse Adriana Dias, spécialiste du sujet, le nombre de « cellules néonazies » aurait bondi de 75 à 530 au Brésil entre 2015 et 2021. En tout, quelque 500 000 Brésiliens seraient consommateurs de produits liés au IIIe Reich (éditions de Mein Kampf, bustes de Hitler, brassards, drapeaux…).

Il vous reste 64.01% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.