Vidéo de flagellation au Nigeria : l'État de Kwara suspend le directeur de l'école

Capture d'écran de la vidéo montrant deux élèves recevant des coups sévères. Un élève est à genoux. L'autre est allongé à plat sur le sol.

Crédit photo, Twitter

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L'école a défendu les coups en disant que les parents les avaient approuvés.

Le directeur d'une école coranique nigériane a été suspendu après la diffusion d'une vidéo montrant des étudiants en train d'être brutalement punis.

L'un des clips montre quatre jeunes hommes frappant sévèrement une jeune femme avec des objets ressemblant à des bâtons, sous le regard de spectateurs.

Le père de l'élève explique à la BBC Pidgin qu'il approuve les coups de fouet.

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Les étudiants, hommes et femmes, sont accusés d'avoir bu de l'alcool, mais ils nient, affirmant avoir consommé des yaourts lors d'une fête d'anniversaire.

La vidéo est largement diffusée en ligne et suscite l'indignation du public, de nombreux Nigérians condamnant les coups.

Le père de l'élève dit avoir vu la vidéo de l'infraction présumée au règlement et se porte garant de l'école dans l'État de Kwara, affirmant que huit de ses enfants ont déjà obtenu leur diplôme dans cet établissement.

Il affirme avoir été bouleversé lorsqu'il a vu un clip montrant sa fille en train de boire de l'alcool.

"J'ai informé l'école de l'incident et je leur ai demandé personnellement de lui donner la punition appropriée, et j'ai insisté pour être présent lorsqu'ils s'exécuteraient", précise-t-il.

Dans le clip, sa fille est agenouillée et on peut la voir lever les mains pour se protéger des coups de fouet.

Les coups sont si violents que son hijab semble se détacher.

Dans un autre clip, on peut entendre un jeune étudiant allongé sur le sol crier et hurler pendant qu'il reçoit les coups de fouet, mais les coups semblent s'intensifier à mesure qu'il crie.

Les punitions sont infligées par d'autres élèves sur les instructions de leurs professeurs.

Les élèves auraient été emmenés à l'hôpital pour y subir des examens et des traitements médicaux.

L'école défend ses actions car elle affirme que les punitions sont avec l'accord des parents.

Elle annonce également que les coups de fouet sont conformes à la loi islamique.

Les médias nigérians citent une déclaration du gouvernement local critiquant les coups de fouet après une visite de l'école.

"Indépendamment des explications des autorités sur ce qui s'est passé, du consentement avoué des parents et des regrets des élèves concernés, le gouvernement désapprouve sérieusement les sévères coups de fouet vus sur les images", indique la déclaration.

Une enquête sur la flagellation est ouverte "avec la participation d'érudits musulmans, de dirigeants et de représentants du gouvernement", précise le communiqué.