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Une ONG porte plainte pour « crime contre l’humanité » contre Bolsonaro

La plainte a été déposée devant la Cour pénale internationale, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 12 octobre 2021 à 10h09, modifié le 12 octobre 2021 à 10h16

Temps de Lecture 2 min.

Une parcelle de forêt en train d’être illégalement défrichée par le feu dans la municipalité de Candeias do Jamari, au nord-ouest du Brésil, le 24 août 2019

A l’heure où la déforestation s’intensifie en Amazonie brésilienne, une ONG autrichienne a déposé mardi 12 octobre une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité » contre le président brésilien, Jair Bolsonaro. En cause : son rôle dans la déforestation et ses impacts attendus sur la vie et la santé humaine à travers le monde.

La plainte de l’ONG AllRise, à laquelle la CPI n’est pas tenue de donner suite, s’appuie notamment sur la science en pleine extension de « l’attribution » des conséquences du changement climatique. Selon des études, la déforestation en Amazonie brésilienne a transformé ce puits de carbone fondamental pour la planète en émetteur net de CO2 en 2020.

Plus de 10 500 km² de forêt éliminée

Avant l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir en 2019, l’Amazonie brésilienne n’avait pas enregistré une année avec plus de 10 000 kilomètres carrés de déforestation depuis plus d’une décennie. Entre 2009 et 2018, la moyenne par an était de 6 500 kilomètres carrés, contre une moyenne de 10 500 kilomètres carrés pendant le mandat de Bolsonaro.

Mais les chiffres préliminaires publiés le mois dernier par l’Institut national brésilien de recherches spatiales (INPE) ont montré que la déforestation en Amazonie brésilienne a diminué pour le deuxième mois consécutif en août par rapport à la même période en 2020.

Le fondateur autrichien d’AllRise, Johannes Wesemann, cependant, insiste sur le fait que Bolsonaro a « systématiquement » cherché à affaiblir ou à se débarrasser des lois, des militants de la protection de l’environnement et des organismes officiels encadrant ces pratiques.

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Impact mondial

Toutes ces actions « sont directement liées aux impacts négatifs du changement climatique à travers le monde », poursuivent les plaignants, qui s’appuient notamment sur l’expertise de Friederike Otto, du Universiy College de Londres et autrice principale du récent rapport d’évaluation du GIEC sur l’évolution du climat, qualifié « d’alerte rouge » pour l’humanité par le patron de l’ONU, Antonio Guterres.

Et les experts ayant travaillé sur cette plainte estiment que les émissions attribuables à la déforestation sous l’actuelle administration brésilienne causeront plus de 180 000 décès supplémentaires dans le monde d’ici la fin du siècle.

« Nous voulons comprendre le lien de causalité avec le climat mondial de ce qui se passe au Brésil, de cette déforestation massive », a déclaré le fondateur autrichien d’AllRise, Johannes Wesemann. « C’est exactement (…) la définition du crime contre l’humanité : la destruction intentionnelle de l’environnement et de ses défenseurs. »

Plusieurs plaintes déjà déposées

Le président Bolsonaro est déjà visé par plusieurs plaintes devant la CPI.

En janvier 2021, le cacique Raoni Matuktire, défenseur emblématique de la forêt amazonienne, avait déjà demandé à la CPI d’enquêter pour « crimes contre l’humanité » contre M. Bolsonaro, accusé de « persécuter » les peuples autochtones en détruisant leur habitat et en bafouant leurs droits fondamentaux.

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En juillet 2020, des membres du personnel de santé au Brésil ont aussi demandé une enquête à la CPI pour « crime contre l’humanité » contre Bolsonaro, cette fois pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.

Mais la CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde et qui siège à La Haye (Pays-Bas), n’est pas contrainte de donner suite aux milliers de requêtes déposées auprès de sa procureure, qui décide indépendamment des affaires à soumettre aux juges.

Le Monde avec AP et AFP

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