Un sociologue à l'Assemblée : Les députés nous ressemblent-ils ?

Emmanuel Macron, - alors ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie - à l'Assemblée nationale le 4 mai 2016 (Paris) ©Getty - Aurelien Meunier / Contributeur
Emmanuel Macron, - alors ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie - à l'Assemblée nationale le 4 mai 2016 (Paris) ©Getty - Aurelien Meunier / Contributeur
Emmanuel Macron, - alors ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie - à l'Assemblée nationale le 4 mai 2016 (Paris) ©Getty - Aurelien Meunier / Contributeur
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Les députés nous ressemblent-ils ? Un sociologue s'est immergé à l'Assemblée nationale pour répondre à la question : Etienne Ollion, auteur du livre "Les Candidats" (PUF, octobre 2021). Il est notre invité aujourd'hui.

Avec
  • Etienne Ollion Chercheur au CNRS, professeur associé à l'Ecole polytechnique

Une immersion à l'Assemblée nationale, au sein au Palais Bourbon, c'est ce que propose le sociologue Etienne Ollion dans son ouvrage Les candidats. Novices et professionnels en politique (PUF, octobre 2021).

L'année 2017 a été celle d'un renouvellement, mais peut-être pas vers le meilleur. Car jusque là, la politique se refermait sur elle-même : les candidats aux mandats nationaux devaient intégrer une file d’attente, se former et attendre l'opportunité à saisir. Un "cursus honorum", en somme.

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Or l’élection de Macron en 2017 a eu un effet d’appel d’air dans lequel certains se sont engouffrés. Ceux qui étaient déjà engagés ont pu bénéficier d’une accélération de carrière ; des membres de la société civile ont même pu entrer à l’Assemblée. Dans beaucoup de cas, donc, pas besoin de passer par toutes les étapes et de perdre ainsi de longues années.

Des élections à la faveur d’une critique globale et à tout va de la "professionnalisation de la politique". Des critiques pour lesquelles la politique est devenue la chasse gardée de quelques élus. En Marche! a joué sur cet argument tout au long de la campagne. A des fins de communication nous dit l'auteur, qui montre qu'en fin de compte, les nouveaux entrants à l'Assemblée ont été relégués au second plan. 

La politique, c’est un emploi du temps extrêmement dilaté : le temps politique s’immisce partout, en weekend, en soirée. (Etienne Ollion)

Les novices ont plus souvent été convoqués pour les tâches secondaires. (Etienne Ollion)

Les promesses n'ont pas été tenues, ces nouveaux visages n'ont pas changé la politique. Mais peut-être que les moyens d'un changement sont à chercher ailleurs : dans les règles de fonctionnement politique, par exemple?

L'Assemblée est probablement un peu plus élitiste qu'elle ne l'était avant. (Etienne Ollion)

La Grande Table culture
27 min

Extraits sonores : 

  • Clip de campagne de La République En Marche! (2017)
  • Jean-Claude Milner, Institut d'études lévinassiennes (2019) 
  • François Ruffin (RTL, 2017)

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