[Vidéo] Un test prometteur pour le système de collecte de déchets de l'ONG The Ocean Cleanup
Fondée en 2013 par le jeune Néerlandais Boyan Slat, l'ONG The Ocean Cleanup a récolté plusieurs tonnes de déchets lors d'une phase de test finalisée le 8 octobre. Une opération fructueuse pour un projet dont l'efficacité est souvent remise en question.
Environ 1,6 million de kilomètres carrés, soit près de trois fois la superficie de la France. Telle est l'ampleur du vortex de déchets flottant sur les eaux du Pacifique nord, entre l’archipel d’Hawaï et la Californie. Pour lutter contre ce phénomène inquiétant, qui nuit gravement à la biodiversité des océans, l'ONG The Ocean Cleanup pense avoir trouvé la solution. Celle-ci a été imaginée en 2013 par le Néerlandais Boyan Slate, alors qu'il n'avait que 18 ans.
Une série de 70 tests
Le dispositif consiste à déployer dans l'eau des filets de plusieurs centaines de mètres de long, en forme de « U » et sur trois mètres de profondeur, afin de récolter un maximum de détritus tout en préservant la faune aquatique. A l'origine, les responsables du projet pensaient pouvoir récupérer les déchets en les laissant dériver au gré du vent et des courants, mais ils ont finalement opté pour un système propulsé. Deux navires du géant maritime Maersk tractent désormais chacun un bout de la barrière, à une vitesse constante de 1,5 nœud (environ 2,78 km/h).
Surnommée Jenny, la nouvelle version du dispositif passe une série de 70 tests depuis le mois d'août afin de prouver son efficacité. D'après les équipes, celui qui s'est achevé le 8 octobre est un véritable succès. Une vidéo publiée sur le compte Twitter de The Ocean Cleanup montre en effet une impressionnante masse de détritus répandus sur le pont d'un des bateaux, prêts à être triés puis recyclés. Plus d'informations sur la quantité récoltée et sur les étapes futures de l'expérience devraient être publiées prochainement.
October 8th, 2021: the final test extraction of System 002, and the moment we knew that cleaning the Great Pacific Garbage Patch is possible. pic.twitter.com/79e1SiNz4h
— The Ocean Cleanup (@TheOceanCleanup) October 11, 2021
Des déchets transformés en lunettes
Si cette première réussite d'envergure est encourageante, il n'est pas sûr qu'elle suffise à atténuer le scepticisme affiché par de nombreux scientifiques depuis les débuts du projet. Certains d'entre eux voient l'initiative de Boyan Slat comme une goutte d'eau dans l'océan, car l'ONG ambitionne à terme de recueillir 20 000 tonnes de plastiques chaque année, environ 500 fois moins que la quantité déversée à l'eau rien qu'en 2020. D'autres pointent du doigt le coût de son dispositif ou son impact carbone, aggravé par les énergies fossiles pour l'instant nécessaires au fonctionnement des navires.
Mais le jeune Néerlandais semble imperméable aux critiques, convaincu qu'il peut faire bouger les lignes. Il a d'ailleurs également mis au point un bateau alimenté à l'énergie solaire cette fois destiné à nettoyer la pollution plastique des fleuves, The Interceptor. Parallèlement, il vend des lunettes de soleil fabriquées à partir des matières ramassées afin de financer ses opérations.