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En chiffres

Emploi : les embauches battent des records en France

A près de 840.000, le nombre de recrutements de plus d'un mois hors intérim a atteint un nouveau sommet en septembre, selon l'Urssaf. A 2,44 millions cet été, les embauches durables sont en hausse de 11,4 % par rapport au deuxième trimestre : on n'en a jamais comptabilisé autant sur trois mois depuis janvier 2000.

Les embauches de plus d'un mois hors intérim ont progressé de 8,7 % dans l'industrie au troisième trimestre.
Les embauches de plus d'un mois hors intérim ont progressé de 8,7 % dans l'industrie au troisième trimestre. (Eric Tschaen/REA)

Par Alain Ruello

Publié le 20 oct. 2021 à 16:42Mis à jour le 21 oct. 2021 à 08:50

Record battu, de peu, mais battu quand même. Le nombre de déclarations d'embauche de plus d'un mois hors intérim a frôlé les 840.000 en septembre. Soit près de 8.000 de plus que le plus haut historique de juin, selon des données publiées ce mercredi par l'Urssaf. Le nombre de recrutements en CDI est resté stable, ce qui ne l'a pas empêché de dépasser le seuil de 400.000 pour la troisième fois depuis juin. Ces trois franchissements sont d'ailleurs les seuls enregistrés par la branche recouvrement de la Sécurité sociale depuis… janvier 2006 !

L'examen des chiffres avec une loupe trimestrielle, qui permet de mieux déceler les tendances, confirme que le marché de l'emploi continue sur sa lancée depuis la sortie du troisième confinement, même si c'est encore en partie par effet de rattrapage des périodes de restriction sanitaire et que cela pourrait se faire au détriment de la productivité .

Quantité et qualité

A 2,44 millions cet été, les embauches durables sont en hausse de 11,4 % par rapport au deuxième trimestre : on n'en a jamais comptabilisé autant sur trois mois depuis janvier 2000. Tertiaire, industrie et BTP en ont tous profité. Si l'on rajoute les CDD de moins d'un mois, la période de juillet à septembre a enregistré 6,6 millions de recrutements, à peine 80.000 de moins que sur les trois derniers mois de 2019.

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Contrairement à ce qui était craint, l'emploi a donc retrouvé à grande vitesse le terrain perdu depuis la crise du Covid. Autre point notable, la quantité est allée de pair avec la qualité des postes proposés, au moins sur le critère de la durée d'engagement. Ainsi, toujours sur le troisième trimestre, la part des embauches de plus d'un mois hors intérim est ressortie à 37 %, soit 5 points de plus que lors du dernier trimestre 2019. Celle des seuls CDI a gagné 2 points, à 18 %.

Sans que le calendrier n'y soit pour grand-chose, la publication de ces chiffres n'est pas anodine : elle intervient juste avant la décision en référé du Conseil d'Etat sur la réforme de l'assurance-chômage . Après avoir entendu jeudi dernier en audience contradictoire les syndicats, qui demandent à nouveau sa suspension , et le ministère du Travail, qui la défend, le juge chargé du dossier doit rendre sa décision à la fin de cette semaine.

Pour justifier la première suspension, en juin, la plus haute juridiction administrative avait argué que le marché du travail n'avait (alors) pas encore retrouvé une forme suffisante pour justifier le durcissement voulu par le gouvernement.

Pour rappel, la nouvelle formule de calcul de l'allocation est censée favoriser la reprise de travail pour ceux qui alternent périodes sans ou avec emploi. Au vu des chiffres de l'Urssaf, le juge ne pourra objectivement par reprendre cet argument.

Eligibilité et dégressivité

En attendant, deux autres volets de la réforme sont bien partis pour se mettre en oeuvre : le nombre de mois minimum pour être indemnisé, ce qu'on appelle l'éligibilité, et le nombre de mois à partir duquel l'allocation baissera de 30 % pour les plus hauts salaires (dégressivité, en dessous de 57 ans). Le premier passera de quatre à six et le second de huit à six si deux indicateurs censés traduire le retour à meilleure fortune du marché de l'emploi sont atteints concomitamment à partir de septembre.

Le premier de ces indicateurs concerne les embauches de plus d'un mois hors intérim qui doivent avoir dépassé 2,7 millions en cumul sur quatre mois glissants. A plus de 3,2 millions le mois dernier, c'est largement le cas. L'autre indicateur - baisse d'au moins 130.000 du nombre de chômeurs sans activité sur six mois - pourra être calculé le mercredi 27 octobre, lors de la publication des chiffres de Pôle emploi. Compte tenu des chiffres du mois d'août , il a de grandes chances d'être atteint également.

Alain Ruello

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