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Le général Burhane avait bien tenté de rassurer mardi en assurant que le chef du gouvernement était à son propre domicile. Mais face aux appels incessants venus de nombreuses capitales, il a semblé céder en soirée.
Mais alors qu'Abdallah Hamdok était tout juste revenu avec son épouse à son domicile, son bureau rappelait que «plusieurs ministres et dirigeants politiques sont toujours en état d'arrestation dans des endroits inconnus».
Les Soudanais dans la rue
Les opposants soudanais au coup d'Etat, qui réclament l'aide de la communauté internationale, sont sortis en masse pour tenter de relancer une transition post-dictature brutalement interrompue lundi matin. Mardi, des témoins ont rapporté à l'AFP que les forces de sécurité tiraient des grenades lacrymogènes sur des manifestants.
Les manifestants veulent que l'ensemble des autorités civiles de transition soient réinstituées. Ils continuent donc de bloquer par milliers les principaux axes de Khartoum sous une nuée de drapeaux soudanais et aux cris de «Non au pouvoir militaire!».
En face, les forces de l'ordre, selon des militants, ont arrêté plusieurs dirigeants de partis politiques, attaqué des étudiants sur le campus de l'Université de Khartoum et tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants dans le remuant quartier de Bourri, dans l'est de la capitale.
Alors que le scénario du pire est dans tous les esprits, deux ans après la révolte contre l'autocrate Omar el-Béchir qui s'est soldée par plus de 250 morts, «un usage de la force n'entraînerait pas seulement un bain de sang», prévient International Crisis Group, «il pourrait aussi mener à un face-à-face prolongé qui fermerait la porte à la résolution de la crise». Lundi déjà, quatre manifestants avaient été tués par des tirs de l'armée, selon un syndicat de médecins pro-démocratie, et plus de 80 blessés.
Le Conseil de sécurité de l'ONU renonce à dénoncer le putsch
Lors d'une conférence de presse à Khartoum mardi, le général Burhane a défendu son coup de force, affirmant avoir agi car «certains attaquaient l'armée», «composante essentielle de la transition». Dans ce contexte explosif, les vols vers et depuis l'aéroport de Khartoum ont été suspendus jusqu'à samedi.
Englué depuis deux ans dans une transition tuée dans l'oeuf, le Soudan est désormais plongé dans l'inconnu, alors que la chute du régime Béchir et la signature d'accords avec les rebelles avaient fait croire à une issue après des décennies de crises.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU a renoncé à dénoncer le putsch «dans les termes les plus forts», a assuré un diplomate à l'AFP. Mardi, les ambassadeurs soudanais à Paris, Bruxelles et Genève (Suisse) ont dénoncé le coup d'Etat et proclamé leurs ambassades comme celles du «peuple et de sa révolution».
Pour manifestants et experts, la possibilité d'un retour au règne sans partage des militaires est plus réaliste que jamais.