S’agit-il des prémices de la cinquième vague ? Après une cassure artificielle de la courbe des contaminations - liée au déremboursement des tests de confort en vigueur depuis le 15 octobre - le taux d’incidence est reparti à la hausse. L’indicateur a même, à l’échelle nationale, franchi le seuil d’alerte fixé par les autorités sanitaires à 50 nouveaux cas positifs au virus de la Covid-19 pour 100.000 habitants. Entre le 16 et le 22 octobre, Santé publique France a en effet enregistré 53,5 contaminations par le Sars-CoV-2 pour 100.000 habitants. En tout, 41 départements ont un taux d’incidence supérieur au seuil d’alerte.

Et parmi eux, figurent des territoires où le gouvernement avait choisi de relâcher les mesures sanitaires, grâce à une accalmie de l’épidémie. Notamment en levant l’obligation du port du masque dans les écoles primaires : c’est le cas des Pyrénées-Atlantiques (85,6 nouveaux cas pour 100.000), de l’Aveyron (95,2/100.000) ou de la Haute-Loire (89/100.000). Pour rappel, la condition pour que les enfants puissent laisser tomber le masque est que le taux d’incidence du département où se trouve leur école soit inférieur à 50 contaminations pour 100.000 habitants depuis au moins sept jours consécutifs. Si tel est le cas, alors les établissements scolaires concernés rétrogradent au niveau 1 du protocole sanitaire. Y compris les collèges et lycées, même si les élèves du secondaire doivent continuer à porter le masque en lieu clos.

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Une stratégie “étonnante” pour l’épidémiologiste suisse Antoine Flahault qui aurait “d’abord allégé le port du masque dans les classes où les enfants sont vaccinés”. Soit au collège et au lycée puisque la vaccination contre la Covid-19 s’adresse en France aux plus de 12 ans. Trop jeunes pour se faire vacciner, les élèves de primaire n’ont “que” les gestes barrière tels que le port du masque, le lavage des mains et la distanciation pour essayer de freiner la propagation du virus.

Ventilation des lieux clos : “la grande oubliée de cette épidémie”

Si la France fait pour le moment partie des pays les moins touchés par la reprise épidémique en Europe, le professeur à l’Institut de Genève regrette que la prévention n’ait pas progressé en termes de ventilation des lieux clos. “C’est la grande oubliée de cette épidémie. On ne dispose d’aucune norme pour savoir à quel niveau les classes ou amphithéâtres doivent être ventilés afin que les cours se déroulent dans les meilleures conditions”, déplore-t-il. Interrogé à la veille de la rentrée scolaire sur l’équipement des écoles en matière de ventilation, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer affirmait ne pas “faire une confiance aveugle” aux purificateurs d’air, dont certains modèles pourraient selon lui avoir un “effet contreproductif”. Il avait même estimé que “le capteur de CO2 [n’était] pas central dans la stratégie de gestion de crise, le plus important [étant] surtout d’ouvrir les fenêtres le plus souvent possible”. Peut-être que le refroidissement des températures cet hiver fera évoluer le gouvernement sur la question.