Comment faire l’autopalpation des seins ?

Publié par Dr Myriam Lainé-Régnié  |  Mis à jour le par Mathilde Pujol

Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent : près d’une femme sur huit est touchée par un cancer du sein au cours de sa vie. Pour le prévenir, examinez vous-même vos seins ! Ce procédé simple de détection précoce d’un cancer du sein peut aider à repérer une anomalie. Mais comment faire concrètement ? Voici les gestes pour pratiquer l’autopalpation dans les règles de l’art.

L’autopalpation des seins est une procédure d’une grande simplicité qui permet de s'examiner soi-même les seins et qui peut se pratiquer à domicile en quelques minutes seulement. L'objectif : dépister une anomalie. On fait le point.

Qu’est-ce que l’autopalpation mammaire ? Quel intérêt ?

L’autopalpation mammaire consiste à s’examiner les seins afin de dépister une anomalie qui pourrait orienter vers un diagnostic de cancer du sein, indique le CHU de Montpellier dans une fiche conseil (source 1).

Même si les tumeurs découvertes sont majoritairement bénignes, l’autopalpation des seins est à encourager car elle invite à se prendre en charge et à consulter un médecin en cas de doute.

« L’autopalpation mammaire est le 1er maillon du dépistage et peut permettre de consulter de manière rapide un professionnel et aider à un dépistage précoce du cancer du sein et ainsi une prise en charge rapide », ajoute le document du CHU de Montpellier. En effet, plus tôt le cancer du sein est dépisté, plus il répondra bien au traitement.

À partir de quand faire l’autopalpation mammaire ?

En pratique, l’autopalpation est conseillée à partir de 40 ans, mais certains médecins la recommandent dès l’âge de 20 ans dans la première partie du cycle menstruel, après la fin des règles (lorsque les seins ont leur taille et leur apparence habituelle, et qu'ils sont plus souples et moins douloureux, et donc plus faciles à examiner).

Chez les femmes ménopausées, fixez-vous une date précise (début de mois) pour ne pas oublier de faire l’autopalpation. À faire idéalement tous les mois ou au moins tous les trois-quatre mois.

À noter : l’apprentissage de l’autopalpation des seins peut se faire auprès d’un professionnel de santé, tel qu’un.e médecin généraliste ou un.e gynécologue, qui est formé.e à la pratique et procède régulièrement à des palpations mammaires auprès de ses patientes.

Comment se palper la poitrine : toutes les étapes

Voici comment faire :

  • Installez-vous debout face à un miroir, torse nu ;
  • Examinez vos seins les bras le long du corps ;
  • Recommencez les bras levés au-dessus de la tête : « levez le bras du côté du sein à examiner et examinez le sein avec la main opposée. Pour le sein droit levez le bras droit et palpez avec la main gauche, pour le sein gauche levez le bras gauche et palpez avec la main droite », décrit la fiche conseil du CHU de Montpellier ;
  • « Commencez par la partie extérieure de votre sein en faisant de petits mouvements circulaires avec les bouts des doigts en appuyant bien sur le sein (écrasez la glande mammaire contre la paroi thoracique), zone par zone jusqu’à l’intérieur, à la recherche d’une grosseur ou d’une induration ».

La vidéo pratique du CHU de Montpellier :

Lors de la palpation, recherchez une anomalie visible

Lors de la palpation des seins, l’objectif est de rechercher une anomalie visible comme :

  • Une éventuelle asymétrie inhabituelle ;
  • Une coloration anormale de la peau, un changement de coloration comme une rougeur sur une partie. Du sein ou tout le sein (cela évoque une inflammation) ;
  • Une rétraction d’un mamelon (un mamelon sorti, l’autre rentré) ;
  • Une petite dépression qui pourrait évoquer une tumeur très proche ;
  • Un écoulement par le mamelon dans le soutien-gorge ou sur la chemise de nuit (en dehors de la période de lactation).

Au moindre doute, il faut consulter son médecin traitant ou son/sa gynécologue.

L’autopalpation ne remplace pas l’examen clinique annuel

Attention toutefois, « l’autopalpation ne remplace pas l’examen clinique réalisé tous les ans par votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme et encore moins la mammographie pour les femmes de 50 à 74 ans car elle permet de dépister des anomalies qui ne sont pas visibles et/ou palpables », rappelle le CHU de Montpellier.

Rappelons qu’en France, l’autopalpation des seins n’est pas recommandée de façon systématique par la Haute Autorité de santé (HAS), contrairement au dépistage organisé. Selonles chiffres de la HAS (source 2), le cancer du sein est découvert dans 90 % des cas lors d’un dépistage organisé (ou individuel), et dans 10 % des cas, par un examen clinique faisant suite à des signes d’appel : masse palpable, écoulement sanglant ou autre.