Face à la concurrence, le TGV de la SNCF se prend pour un avion

Pour résister à l’arrivée des trains italiens à grande vitesse, une classe affaires inspirée du modèle aérien est créée à bord du TGV inOui Paris-Lyon.

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Une classe affaires débarque dans certains TGV.
Une classe affaires débarque dans certains TGV.

Temps de lecture : 4 min

Entre SNCF et Trenitalia, il n’y a pas photo en termes de nombre de dessertes Paris-Lyon. L’opérateur national français, qui bénéficiait jusqu’à maintenant d’un monopole, propose 24 allers et retours quotidiens, deux de plus qu’en 2019, la dernière année de référence pour les comparaisons… Trenitalia pourrait démarrer avec cinq fréquences d’ici à la fin de l’année. « Depuis l’ouverture de la ligne en 1981, le trafic a doublé et a dépassé le milliard de voyageurs en 40 ans », indique Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF qui constate qu’« avec l’arrivée de la concurrence la part de gâteau augmente ». À l’exemple de Madrid-Barcelone où la filiale SNCF Ouigo Espagne a acquis 37 % de parts de marché d’un trafic global qui a crû de 17 %.

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Sur Paris-Lyon, la SNCF se prépare à la concurrence en mettant en service d’ici à la fin de l’année uniquement des rames neuves, offrant 556 sièges contre 509 précédemment soit 10 % de plus. Le chiffre d’affaires augmente en proportion, mais en même temps le confort y gagne avec moins de places en carré au profit des rangées en duo. En toutes classes, chaque place dispose d’une prise USB et l’accès Internet (gratuit) est amélioré grâce à des contenus téléchargés en gare sur un disque dur, évitant l’accès spatial et sa lenteur.

Les services de la Business Première

Point d’orgue de la riposte de la SNCF, la création d’une Business première, une troisième classe supérieure en plus des premières et des deuxièmes classes classiques. Le mimétisme avec le transport aérien est flagrant et se révèle dès l’achat du billet (142 euros pour Paris-Lyon) échangeable et remboursable sans frais jusqu’à 30 minutes avant le départ. En gare de Lyon à Paris, le salon Grand Voyageurs est bien situé. Il ressemble à ceux des aéroports, la restauration légère en moins. Pour entrer sur le quai et rejoindre la rame, une file prioritaire évoque le Skypriority de l’aérien.

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Un accueil personnalisé est prévu à la porte de la voiture. Une ou deux demi-voitures de première sont dédiés à la Business première, soit 35 à 70 sièges différenciables seulement par une têtière. On retrouve là une recette chère aux compagnies aériennes en moyen-courrier où seul un rideau sépare les classes affaires et économique qui ont tous les mêmes sièges. Cette nouvelle offre premium comporte une collation (salade roborative au déjeuner) qui ne fait pas honneur à Lyon comme destination gastronomique. Cette Business première pourrait être étendue à terme aux lignes de Paris vers Bordeaux, Rennes, Strasbourg qui proposeraient alors une offre triclasse cohérente avec celles déjà en vigueur sur Lyria, Thalys et Eurostar, les filiales internationales de la SNCF.

Quatre classes de confort sur la Flèche rouge

En face, Trenitalia pourrait faire la différence au point de vue confort avec son train Frecciarossa 1000, la Flèche rouge. On ne semble pas jouer dans la même cour. La rame italienne offre quatre classes Executive, Business, Affaires + Bistro et Premium. Les dix passagers de l’Executive disposent de fauteuils de 74 cm de large et à un mètre et demi l’un de l’autre. Ils sont équipés d’un système servo-assisté pour gérer l’inclinaison généreuse du dossier et l’extension du repose jambes. La possibilité de les faire pivoter de 180° permet aux clients de voyager toujours orientés dans le sens de marche du train. Une recherche de confort digne des voitures Pullman du siècle dernier réservées alors à quelques grands express européens.

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Pour les clients Business du réseau italien, un accueil spécial est prévu avec un en-cas sucré ou salé, également disponible sans gluten, et des boissons chaudes et froides au choix. Des packs spéciaux (enfants et juniors) sont disponibles pour les jeunes voyageurs. Le matin, un journal gratuit est à choisir parmi les principaux quotidiens. Le niveau Premium dispose de fauteuils, disposés en rangées de quatre, et recouverts de cuir avec des dossiers inclinables jusqu’à 109°.

Le niveau Standard est présent dans quatre voitures sur les huit voitures de la rame. Les fauteuils, revêtus d’éco-cuir gris avec des finitions orange, sont disposés en rangées de 4 et ont les mêmes dimensions que le niveau Premium. Une des voitures est dédiée à l’espace silence.

En attente des tarifs

Côté tarif, Trenitalia n’a pas révélé sa grille, ce qui, à quelques semaines de l’ouverture, montre que le projet ne roule pas qu’à grande vitesse. À la SNCF, on se félicite d’avoir anticipé l’élargissement de la gamme tarifaire. Elle démarre à 17 euros le trajet en TGV low cost Ouigo. Avec une carte Avantage, compter 59 euros le trajet même en dernière minute. L’abonnement télétravail comporte 250 trajets par an à 17 euros (ou 343 euros/mois). Autant que Paris-Fontainebleau et retour en Transilien (sans carte Navigo).

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Commentaires (20)

  • pv75010

    Vous en faites un événement, mais n'oubliez pas que la Deutsche Bahn fait rouler ses ICE sur les voies SNCF depuis des années entre Paris-Est et Strasbourg (et la frontière Franco-Allemande).

  • JaJa75001

    J'ai cru entendre que le coût de mise en place d'un train SNCF était 3 fois supérieur à ceux de la DB. Y a encore beaucoup de travail. Et tout cela pour se faire insulter par des contrôleurs qui ne cherche qu'à abuser du pouvoir qui leur est donné sans aucun discernement (voir toute les anecdotes sur les contrôleurs). Encore plus de travail.

  • Dizul

    L'ouverture à la concurrence, c'est grâce à l'Europe. Il faut bien leur concéder ce point. Qui se souvient du monopole des PTT devenus P & T. Une horreur.
    Le monopole de la SNCF cède à son tour, les forçant à traiter les ex "usagers" en "clients". C'est une révolution.