Salah Abdeslam : combien coûte chaque année le "détenu le plus cher de France"

Salah Abdeslam
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Salah Abdeslam

Selon des chiffres dévoilés par le ministère de la Justice, le terroriste coûte chaque année plus de 400.000 euros à l'administration pénitentiaire, plus que n'importe quel autre détenu dans le pays.

Il est le détenu le plus cher de France. Incarcéré depuis 2016 au quartier d'isolement de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) dans l'attente du procès qui s'est ouvert ce mercredi 8 septembre, Salah Abdeslam, l'unique survivant du commando des attentats du 13-Novembre à Paris, coûte chaque année une somme impressionnante à l'administration pénitentiaire.

Selon des informations transmises par le ministère de la Justice et publiées au Journal officiel à la suite de la question du député Sébastien Chenu, pas moins de 433.000 euros sont dépensés chaque année pour la détention et la surveillance du terroriste, soit dix fois plus que pour un détenu standard.

Une surveillance 24/24

Un coût qui équivaut à environ 36.000 euros par mois, ou encore 1.200 euros par jour. Mais comment expliquer des chiffres aussi élevés ? Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti détaille ces dépenses dans la réponse publiée au Journal officiel : la majeure partie de cette somme (397.340 euros par an) est dédiée à la surveillance jour et nuit du détenu. "Salah Abdeslam fait l'objet d'une surveillance permanente par une équipe dédiée composée de 8 agents", peut-on lire dans la réponse du ministère de la Justice.

Plus classique, la nourriture, le blanchiment de son linge, le chauffage de sa cellule coûtent 97 euros par jour, soit 35.405 euros par an. Un montant identique à "celui de n'importe quel détenu écroué à Fleury Mérogis" est-il précisé.

Cinq cellules dédiées au terroriste

Le système de vidéosurveillance installé pour garder Salah Abdeslam à l'oeil a quant à lui coûté 16.020 euros, mais il ne s'agit pas d'une dépense récurrente et le système a depuis été amorti. 189.552 euros ont aussi été dépensés pour le brouillage à proximité de sa cellule"afin d'empêcher toute communication téléphonique illicite". Comme pour la vidéosurveillance, il ne s'agit pas là d'une dépense récurrente.

Enfin, cinq cellules de la prison sont dédiées au terroriste, qui entretient aussi des correspondances avec plusieurs femmes depuis la maison d'arrêt :

"Une cellule vidéo-surveillée qu'il occupe, une laissée libre et équipée en cas d'incident, une dans laquelle est installé le dispositif de surveillance, et enfin une dernière cellule équipée d'un rameur et d'un vélo, également vidéo-surveillée, qu'il utilise occasionnellement. La dernière cellule voisine est laissée vide, par sécurité."