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Calais : les grévistes de la faim poursuivent leur combat pour défendre les migrants

Les trois militants ont annoncé ce jeudi qu’ils poursuivaient leur grève de la faim, entamée il y a dix-huit jours. Leur principale revendication, « non négociable », qui porte sur la fin des démantèlements pendant l’hiver, n’a pas été entendue par l’État.

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« La grève de la faim continue ». Voilà la réponse du père Philippe Demeestère, d’Anaïs Vogel et de Ludovic Holbein au patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Le représentant de l’État, placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, a été envoyé à Calais comme « médiateur » par le président de la République, pour « dialoguer » et « mettre en place les conditions d’une sortie de crise » avec les trois défenseurs des exilés. À ce stade des discussions, aucune ligne n’a bougé, la situation est bloquée.

Dans la matinée, après avoir rencontré des associations non-mandatées par l’État et les grévistes, Didier Leschi a tenu un point presse où il a proposé une « avancée » : prévenir en amont les personnes migrantes de leur expulsion des camps de fortune avant une mise à l’abri dans un centre d’accueil et d’examen des situations administratives (CAES). Annonce qui n’en est pas une, la sous-préfète de Calais avait déjà évoqué ce point lors d’une réunion la semaine dernière, boycottée par les associations. Annonce surtout insatisfaisante pour les grévistes de la faim qui réclament, depuis le début « la fin des démantèlements de camps pendant la trêve hivernale » (elle débute le 1er novembre). « Ça ne répond pas à l’urgence à Calais », a fait savoir Ludovic. « Il y a les discours électoralistes mais nous, nos revendications sont humaines », a dit Anaïs.

« Condition sine qua non »

Devant l’église Saint-Pierrre, théâtre de leur jeûne, ils ont reçu le soutien de citoyens militants et bénévoles. « Nous faisons front commun avec les demandes des grévistes pour réclamer l’arrêt des expulsions et du harcèlement qui constituent un traitement inhumain et dégradant, a fait savoir une porte-parole. Cette demande est une condition sine qua non pour toute recherche ou proposition de solution d’accueil et d’hébergement de long terme ». Une revendication qui n’est pas envisageable pour le médiateur. «  Ça voudrait dire se stabiliser à Calais, près des passeurs pour se rendre en Angleterre. L’État ne peut pas faciliter leur travail et, en même temps, mettre en danger la vie des gens  ». Il a prévu de revenir pour une nouvelle rencontre avec grévistes et associations, mardi. « Il y a un besoin de réponse urgente, cinq jours, c’est trop long », a insisté Ludovic. Mardi, les grévistes en seront à leur 23e jour de privation.

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