Ghada Hatem : "A la Maison des femmes, nous tentons d'enrayer la chaîne des violences faites aux femmes"

La gynécologue Ghada Hatem ©AFP - Bertrand Guay
La gynécologue Ghada Hatem ©AFP - Bertrand Guay
La gynécologue Ghada Hatem ©AFP - Bertrand Guay
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Portrait de celle qui répare les femmes, la gynécologue Ghada Hatem, fondatrice de la "Maison des femmes" à Saint-Denis, qui fait notamment l’objet d’une bande dessinée, “A la maison des femmes”, signée Nicolas Wild (Delcourt).

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  • Ghada Hatem Gynécologue-obstétricienne, fondatrice de La Maison des Femmes de Saint-Denis

Ghada Hatem est une médecin qui donne du sens aux soins et qui se dit "experte dans le domaine des femmes". Voilà plus de trente-cinq ans que cette gynécologue obstétricienne écoute les femmes et les répare. Aujourd'hui, elle dirige la Maison des femmes à Saint-Denis, un lieu qu'elle a fondé en 2016, où l'on accueille et soigne les victimes de violences de toutes sortes.  

Les femmes qui viennent à la Maison des femmes viennent chercher du mieux-être, de la sécurité, des conseils. Elles viennent chercher des soins, mais aussi quelque chose qui leur permettent d'exister en tant qu'humaine, qu'elles ne trouvent pas ailleurs. C'est une médecine qui, nécessairement, prend du temps. Et le temps, nous n'avons pas toujours, notamment à l'hôpital public. C'est le pari que nous faisons à la Maison des femmes. 

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Je mène un combat, un combat pour l'humain. Parce que les femmes sont mères, épouses, elles participent à la société dans toutes ses dimensions. Les femmes ont des destins beaucoup plus complexes et violents que les hommes. Il y a aussi des enfants qui ont des destins violents. Et ces enfants-là deviennent des victimes ou des agresseurs. Donc lorsqu'on répare, il faut faire de la prévention et tout faire pour stopper la chaîne.  

La police n'est pas toujours, traditionnellement, à la pointe de la bienveillance en matière de violence contre les femmes : parfois, c'était beaucoup plus intéressant de compter le nombre de voitures cassées. Aujourd'hui, les choses changent un peu. Cela ne veut pas dire que tous les policiers sont devenus hyper bienveillants, mais ils ont des formations, ils sont sensibilisés. Certains, aussi, viennent chez nous en immersion et en ressortent transformés, en disant :"Plus jamais je n'exercerai mon métier de la même manière". 

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