Sophie Pétronin de retour au Mali : Gabriel Attal fustige l’«irresponsabilité» de l’ex-otage

Le porte-parole du gouvernement a mis en cause sa décision de retourner dans la zone où elle avait été enlevée, au regard de sa sécurité et de celle des soldats français qui combattent dans le Sahel.

    C’est une position qui ne peut qu’avoir été concertée avec Emmanuel Macron et Jean Castex. Lors du compte rendu du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a vivement critiqué le fait que Sophie Pétronin, qui avait passé quatre années de captivité aux mains de djihadistes proches d’Al-Qaïda, ait secrètement regagné le Mali cinq mois après sa libération.

    « La position (du gouvernement) est claire : évidemment, nous déplorons le retour de SP au Mali », a tancé Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres. « Il y a une forme d’irresponsabilité vis-à-vis de sa sécurité à elle mais aussi vis-à-vis de la sécurité de nos militaires », a-t-il tancé. « Je rappelle que lors que nous avons des ressortissants qui sont pris en otage à l’étranger, ce sont nos militaires qui vont les secourir au péril de leurs vies. Il faut avoir du respect aussi pour nos soldats, c’est ça la position que je vous communique aujourd’hui », a-t-il conclu après avoir rappelé que des militaires français avaient été « tués dans des opérations de secours ».

    La libération de Sophie Pétronin, retenue au Mali depuis 2016, avait été obtenue diplomatiquement par la libération de 200 djihadistes emprisonnés au Mali. Dans la nuit du 9 au 10 mai 2019, en revanche, les forces spéciales françaises avaient perdu deux de leurs hommes en secourant, au Burkina Faso, des otages Français, une Sud-Coréenne et une Américaine. Le courage de Cédric de Pierrepont, 32 ans, et d’Alain Bertoncello, 28 ans, avait été saluée lors d’une cérémonie d’hommage national aux Invalides.

    Sophie Pétronin, qui vit depuis 2001 au Mali, avait été enlevée en 2016. Dernière otage française dans le monde, elle a bénéficié du soutien sans faille de son fils Sébastien. C’est lui qui l’a aidée à rejoindre le Mali en passant par la Suisse puis le Sénégal, pour retrouver sa fille adoptive de 19 ans.