Du Royaume-Uni à la France, des milliers de jeunes femmes dénoncent avoir été droguées à leur insu en soirée

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Les témoignages ont commencé en Royaume-Uni où des jeunes femmes ont affirmé avoir été piquées par une seringue ou droguées au GHB à leur insu, dans un bar ou en club. En Belgique aussi, le mouvement #balancetonbar est né, jusqu'à atteindre la France. Des enquêtes sont en cours.

Depuis quelques semaines, des témoignages de jeunes femmes droguées à leur insu au GHB, surnommé "la drogue du viol ou "la drogue du violeur", et parfois piquées avec des seringues dans des bars ou en boîte de nuit, affluent sur les réseaux sociaux.

Le mouvement, qui a d'abord été lancé au Royaume-Uni, a atteint la Belgique où le hashtag #balancetonbar a émergé. En France aussi, plusieurs villes sont touchées. Des enquêtes ont déjà été ouvertes à Tours et à Grenoble.

Un mouvement d'ampleur lancé au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, l'affaire a éclaté mi-octobre. Une étudiante de l'université de Nottingham, Sarah Buckle, a confié aux médias britanniques, dont The Times, avoir été piquée par une seringue à son insu alors qu'elle se trouvait dans un club pour fêter la rentrée, en septembre. La jeune femme s'est réveillée à l'hôpital avec une trace de piqure sur la main, sans se souvenir de la nuit passée.

Selon des chiffres publiés fin octobre, relayés par The Guardian, en Angleterre, en Irlande du Nord, en Ecosse et au Pays de Galles, 198 cas d'intoxication par substance ont été rapportés et 56 par injection, entre septembre et octobre. D'après le quotidien national britannique, 45 villes sont pour l'instant concernées. 

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Face à l'ampleur du sujet, le 27 octobre, au Parlement de Londres, la députée travailliste Anna McMorrin a interpellé le Premier ministre Boris Johnson : "Combien de femmes et de filles supplémentaires seront traquées avant que le Premier ministre ne prenne position ?" 

Depuis, le mouvement "Girls Night In" demande le boycott de plusieurs bars et boîtes de nuit à travers le Royaume-Uni. Parmi ses membres, Mia, 20 ans, étudiante à l'université de Loughborough, explique à la BBC avoir été piquée à son insu en soirée. Elle n'avait pas bu d'alcool.

Des collectifs été créés dans plusieurs villes britanniques, notamment Sheffield, et sont présents sur Instagram. Plusieurs revendications sont portées et détaillés avec trois mots d'ordre : prévention, bien-être et soutien.

Une pétition a également été lancée en ligne. Elle a pour l'instant recueilli plus de 170.000 signatures et demande au gouvernement de légaliser la fouille de toute personne souhaitant entrer dans une boîte de nuit. Un débat est prévu au Parlement le 8 novembre. 

Alors que les témoignages affluent toujours, le 3 novembre, The Independent a annoncé que trois femmes se trouvent actuellement à l'hôpital de Sheffield après avoir reçu des injections suspicieuses. 

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