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L’armée française choisit des pulls chinois plutôt que des pulls "Made in Tarn", l'Armée dément

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La marque Regain, basée depuis plus de 40 ans dans le Tarn, aurait perdu un marché de l’armée française qui a préféré un fabricant chinois, dénonce le candidat à la présidentielle Arnaud Montebourg. Le ministère dément.

Regain emploie une quarantaine de personnes dans le Tarn. Regain emploie une quarantaine de personnes dans le Tarn.
Regain emploie une quarantaine de personnes dans le Tarn. - DR / Manufacture Regain

Depuis 1973, la marque Regain fabrique des pulls, uniformes sur mesure et vêtements de sécurité pour des clients prestigieux : Marine nationale, sapeurs-pompiers... L’entreprise basée à Labruguière (entre Castres et Mazamet) avait aussi jusqu’ici plusieurs contrats avec l’Armée de terre. Mais l’armée a préféré un fabricant chinois à Regain pour une de ces dernières commandes de pulls. 

Changer les règles de la commande publique 

Et c'est ce que vient dénoncer ce jeudi dans le Tarn le candidat du "Made In France", Arnaud Montebourg. Il visite Regain pour attirer l’attention sur l’importance de la commande publique. Selon lui, l’État doit acheter en priorité aux entreprises françaises. Une manière de donner l’exemple et confiance aux entreprises, dit Arnaud Montebourg. Le candidat promet d’arriver dans le Tarn avec des propositions concrètes sur le sujet. 

Le patron de Regain, lui, veut évidemment se concentrer sur tous les clients qui font le choix de la vraie fabrication française. Il cite pèle mêle le Musée du Louvre, RTE (réseau et transport d’électricité) et Voies Navigables de France. L’entreprise, qui emploie 40 personnes, continue d’avancer après cette perte de commande de l’armée française. 

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Mais Laurent Brunas insiste, il faut que les marchés publics prennent plus en compte les critères de RSE (responsabilité sociétale des entreprises). "En France, le coût minute d'une personne qui travaille dans la confection est de l'ordre -à peu près- de 0,50 centime d'euro. Au Portugal, on est à 0,30. En Tunisie et Roumanie on est à 0,13. Et en Chine, le coût à la minute est de 0,05 centime d'euro. La Chine est donc dix fois moins chère que la France. Donc, je n'ai aucune chance de passer. Il faut vraiment qu'on arrive à valoriser de plus en plus la qualité. Un point qui est très important également, c'est le coût de possession qui permet de regarder la durabilité du produit. Parce qu'il y a des produits aujourd'hui qui ne sont pas du tout chers, qui sont très peu qualitatifs et chaque année, il faut racheter. Quand les acheteurs prennent en compte les coûts de possession, ils s'aperçoivent que c'est un investissement et que les produits ont une durée de vie de quatre à cinq ans." 

Alors, certes, Laurent Brunas a perdu un marché avec l’armée, mais va continuer de travailler avec elle en proposant des produits innovants, techniques et à forte valeur ajoutée. En ce moment, Regain travaille sur des sous-vêtements multirisques créés sur de nouvelles tricoteuses. La R&D (recherche et développement) comme recours évident à la concurrence chinoise. 

L'Armée dément catégoriquement

Le ministère des Armées nie formellement avoir confié ce contrat à la Chine, affirmant que ces pulls sont désormais fabriqués par deux entreprises françaises, Saint James et Léo Minor, dont la confection est assurée en France et au Maghreb. Le ministère des Armées a très majoritairement (78%) recours à des fournisseurs français pour l’habillement de ses soldats.

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