La guerre au Yémen : ne détournez pas le regard de la plus grande crise humanitaire du monde

L'histoire d'Alaa

  • Un vieil adage yéménite affirme qu’il faut se plonger dans le regard de l’autre pour connaître son cœur. Les yeux disent tout. Les yeux de la petite Alaa ont déjà vu leur lot de souffrances. Elle n’avait que 4 ans lorsqu’elle a perdu sa jambe à cause d’un éclat d’obus, il y a un an. Peu de temps après, le père d’Alaa décédait du Covid-19.
  • « J’ai été blessée par des éclats d’obus, ici et ici », dit-elle en désignant ses jambes. Son frère Ahmed l’a emmenée à l’hôpital où sa jambe a été amputée. On lui a posé une prothèse et elle a suivi une physiothérapie au centre de réadaptation physique de Taïz, soutenu par le CICR, afin qu’elle puisse marcher et rester autonome.
  • « Nous les équipons de prothèses, pour qu’ils puissent remarcher et conserver leur autonomie pour les choses essentielles, comme se déplacer ou aller aux toilettes. Mais Alaa n’est qu’une enfant et elle aura longtemps besoin d’aide, de soutien, d’une éducation et de soins adaptés, comme tous les enfants qui ont perdu une jambe ».
  • Mais il faut aussi soigner les blessures invisibles. « À cause de la guerre, beaucoup d'enfants sont amputées de leurs membres. On voit que leur santé mentale est très atteinte et qu’ils sont touchés plus durement », explique Tahani, une thérapeute. « Beaucoup d’entre eux ont tendance à se replier sur eux-mêmes et à s’isoler. Notre devoir est de les remettre sur pied et de leur redonner espoir ».
  • Ahmed, le frère d’Alaa, a lui aussi du mal à composer avec ce qu’il a vécu. « Mes rêves sont hantés par cette guerre et par ce qui est arrivé à ma sœur. Je suis réveillé en sursaut par le bruit des bombardements et j’imagine la détresse des enfants. J’essaie de donner de la force à ma sœur, mais c’est difficile. J’ai beau essayer de chasser les pensées négatives, je n’y arrive pas ».
  • L’histoire d’Alaa est loin d’être unique et trop d’enfants yéménites vivent un enfer quotidien. Le conflit leur a fait payer un lourd tribut. Leur éducation est souvent interrompue, leur temps de jeu restreint, leur enfance est à jamais bouleversée. On estime que plus de 2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë.
  • Plus de 16 millions de personnes n’ont pas un accès sûr à la nourriture au Yémen, où les prix des denrées alimentaires ont explosé de 150%. Le pays traverse la pire épidémie de choléra de son histoire, la diphtérie et désormais le Covid-19 viennent encore aggraver la situation, alors que seulement la moitié des structures de santé du pays sont fonctionnelles.
  • Six années de conflit ont fait environ 233 000 victimes, dont 131 000 sont mortes de causes indirectes telles que le manque de services de santé, d’infrastructures et de nourriture. La capacité de la population à faire face à la situation continue de s’amenuiser. Les services essentiels se sont pratiquement effondrés, plongeant des millions de Yéménites dans une situation humanitaire catastrophique.
  • Le CICR distribue des colis alimentaires et des aides financières à la population pour lutter contre la malnutrition et intensifie ses efforts pour éviter cette catastrophe imminente. Mais nous appelons également à un effort collectif pour faire face à cette urgence humanitaire. Il est urgent de porter secours au pays et tout type de soutien peut faire la différence.
15 octobre 2021

Serez-vous à nos côtés pour nous aider à fournir une assistance humanitaire urgente et vitale afin que la population du Yémen puisse à nouveau voir un avenir?

  • avec CHF 70.– vous offrez à un patient 7 heures de physiothérapie
  • avec CHF 145.– vous offrez à une famille de quoi manger pendant plus de 3 mois
  • avec CHF 200.- vous protégez 68 enfants contre des maladies mortelles mais évitables

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À propos de nous : qui nous sommes et ce que nous faisons

Au cours des 157 dernières années, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est attaché à venir en aide aux personnes vulnérables dans les zones de conflit. Dans le cadre de notre mandat humanitaire, qui nous a été conféré par les États dans les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977, nous protégeons la vie et la dignité des personnes touchées par les conflits armés.

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3 bonnes raisons de soutenir le CICR

1. Notre mandat historique : organisation impartiale, neutre et indépendante, le CICR a pour mission de protéger les victimes de conflits armés et de leur porter assistance, conformément au mandat qui lui a été confié par les États signataires des Conventions de Genève de 1949 et de leurs Protocoles additionnels de 1977.

2. Nous dialoguons avec toutes les parties au conflit. Pourquoi ? Parce que cela permet de sauver des vies : parler aux groupes armés nous permet d'atteindre en toute sécurité les communautés vulnérables et de rappeler aux groupes armés qu'ils doivent respecter les écoles, les hôpitaux et les personnels de santé. Nous pouvons insister sur la nécessité que les civils soient protégés et que les détenus soient bien traités, en étant acceptés comme une organisation neutre et impartiale.

3. Nous obtenons des résultats. En 2020, plus de 4 millions de personnes ont reçu de la nourriture ou une aide financière pour s'en procurer, plus de 34 millions de personnes ont eu accès à l'eau potable, à des installations sanitaires adéquates ou ont reçu une aide visant à améliorer leurs conditions de vie. Dans le domaine de la santé, 599 hôpitaux ont reçu des fournitures médicales et d'autres secours, dont 101 établissements soutenus ou directement supervisés par du personnel CICR. 132 736 opérations chirurgicales y ont été effectuées et plus de 4 millions de consultations y ont été réalisées. Nous avons également permis à 1049 personnes, dont 892 enfants, d'être réunies avec leur famille et nous avons visité 1043 lieux de détention.

Que fait le CICR au Yémen ?

Le CICR travaille au Yémen depuis 1962 et assure une présence permanente dans plusieurs gouvernorats. Depuis le début du conflit armé au Yémen en 2015, le CICR vient en aide aux victimes du conflit armé en fournissant des secours, une aide médicale et de l'eau potable. Il soutient également les centres de santé, les hôpitaux, les associations locales dans le domaine de l'eau et de l'assainissement et les lieux de détention, ainsi que d'autres activités.

Voici quelques exemples de ce que nous avons réalisé au Yémen en 2020 :

Nous avons soigné des dizaines de milliers de blessés de guerre et fourni des services à près de 50 000 personnes handicapées.
1 324 123 consultations ont été données à des patients dans 83 hôpitaux et centres de santé soutenus par le CICR.
5 811 970 personnes ont bénéficié des activités du CICR dans le domaine de l'eau et de l'assainissement.
1 643 880 personnes, notamment des personnes déplacées, ont reçu diverses formes d'assistance : nourriture, versements en espèces, articles ménagers de première nécessité, aide à l'agriculture et à l'élevage, par exemple.

Comment puis-je aider ?

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Notre action est entièrement financée par des contributions volontaires - Chaque don compte et nous sommes reconnaissants pour chaque contribution que nous recevons. Votre générosité permettra de soulager les souffrances des victimes de conflits dans le monde entier et constitue une source d'encouragement pour le CICR et ses délégués sur le terrain.

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