Sur Facebook, 70 % de la désinformation climatosceptique est produite par 10 sites

Les « toxic 10 », comme on les appelle, sont à la base de toute une propagande climatosceptique et leurs articles continuent d'enrichir Facebook.

Une partie de vos proches partage des articles à tendance climatosceptique ? Si c’est le cas, il y a de fortes chances que leurs sources proviennent d’un petit groupe de sites. D’après le Center for Countering Digital Hate, une ONG qui lutte contre la diffusion des discours haineux en ligne, 69 % de la désinformation concernant le dérèglement climatique provient d’une dizaine de médias seulement.

Qui sont ces « Toxic 10 » et quels sont leurs réseaux ?

On peut classer ces sites en plusieurs catégories. La première est constituée de médias ultraconservateurs américains, habitués à manipuler les informations destinées à un électorat situé à l’extrême droite. On y trouve notamment Breitbart, un média monté par Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, Newsmax, accusé d’avoir fait la promotion de théories complotistes sur la dernière élection présidentielle ou bien encore Patriot Club. Viennent ensuite les sites de propagande étatique ou industrielle. On retrouve bien évidemment Russia Today et Sputnik. Sont aussi cités Townhall Media et Media Research Center, un média et un think tank financé par l’Heritage Foundation appartenant au pétrolier Exxon. Enfin, on trouve des sites uniquement basés sur des fake news ou des théories du complot comme le Washington Times, un média monté par le fondateur de la secte Moon, Sun Myung Moon.

Facebook encaisse

Dans une réponse plutôt musclée, Facebook a rejeté cette étude, indiquant que la méthodologie lui paraissait fausse. L’ONG a en effet conclu que près de 7 000 articles issus de ces sites avaient généré plus de 700 000 interactions sur le réseau. Facebook a répliqué que ces 700 000 interactions ne représentaient que 0,3 % des 200 millions d'échanges qui avaient lieu sur la plateforme au sujet du changement climatique. L’entreprise a lancé en 2020 le Climate Change Science Center pour mettre en avant des données factuelles sur le dérèglement climatique. En retour à la réaction de Facebook, le Center for Countering Digital Hate a indiqué que 92 % des articles climatosceptiques les plus populaires n’avaient pas été labellisés par le Climate Change Science Center et que Facebook continuait donc à engranger des bénéfices en permettant la sponsorisation de ces articles de désinformation

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
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