Sélection

10 expos gratuites qui illuminent le mois de novembre

Par

Publié le , mis à jour le
Difficile de courir les musées lorsque son compte en banque fait grise mine… Bonne nouvelle : le mois de novembre regorge d’excellentes expos gratuites. Dans une école de joaillerie, une villa de luxe ou un monument d’utopie, Beaux Arts en a sélectionné 10 partout en France, de Gentilly à Hyères en passant par Paris et Lens.

1. À Paris, des bijoux de dessins

À deux pas de la très chic place Vendôme, l’école des Arts Joailliers Van Cleef & Arpels offre une expérience de boudoir absolument ravissante. Dès l’entrée, une pochette avec reproduction d’œuvres et livret est donnée à chaque visiteur, ensuite invité à pénétrer dans une petite mais splendide exposition de dessins joailliers, dont l’histoire remonte à la Renaissance et qui permettent aux « petites mains » participant à la création du bijou d’avoir un aperçu de la pièce achevée. Présentés dans des vitrines, des tables rétroéclairées ou à travers un film documentaire, ceux-ci sont des trésors de dextérité et de minutie, réalisés sur des feuilles de papier brun qui en font ressortir l’éclat. On craque pour (tous !) les dessins du grand René Lalique, notamment le sublime diadème « Lagures ovales et grillons », ainsi que pour la broche Art déco en forme de paon de Léon Hatot.

Léon Hatot, Dessin d’une broche paon
voir toutes les images

Léon Hatot, Dessin d’une broche paon, vers 1920

i

Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière, Paris

Arrow

Le Bijou dessiné

Du 14 octobre 2021 au 14 février 2022

www.lecolevancleefarpels.com

2. À Hyères, la jeune garde de la mode et de l’image

Le rendez-vous, reconduit pour la 36e année, est l’un des plus beaux de l’année : entre les murs de la fabuleuse Villa Noailles, œuvre de l’architecte Robert Mallet-Stevens, se donne rendez-vous le meilleur de la jeune création en matière de mode, de photographie et d’accessoires le temps d’un festival (avec trois concours à la clé, un par discipline). Très chic ! Et le programme est riche : quatorze artistes et un duo s’exposent à travers des projets d’une très grande variété, dont un film documentaire sur Marie-Laure de Noailles signé Karim Zeriahen, une fresque réalisée in situ dans le grand escalier par Adrian Geller, un projet entre photo, performance et installation de Guanyu Xu autour des domiciles des immigrants aux États-Unis, ou encore une pièce rouge entièrement dédiée à Christian Louboutin.

Amira Fritz, Hyères is Full of Flowers, Eddy de Pretto et Jeune Pouce
voir toutes les images

Amira Fritz, Hyères is Full of Flowers, Eddy de Pretto et Jeune Pouce, 2021

i

Commande spéciale de la villa Noailles pour les affiches du festival Hyères et Berlin

© Amira Fritz

Arrow

36e festival international de mode, de photographie, et d’accessoires de mode

Du 14 octobre 2021 au 28 novembre 2021

villanoailles.com

3. À Gentilly, Igor Mukhin, un noir et blanc punk

Né en 1961, le photographe russe Igor Mukhin a 20 ans dans les années 80 et voit d’un très bon œil la montée de la contre-culture à Moscou. Emballé, il saisit avec vivacité des vues de la jeunesse survoltée, sensuelle et provocatrice, illustrant la scène rock et punk d’alors. L’homme observe également le basculement de l’URSS : comme l’écrit Michaël Houlette, directeur de la Maison Doisneau qui balaie 36 années de création, de 1985 à 2021 : « Très tôt, il relève méthodiquement les symptômes de la décrépitude, la déroute du monde soviétique dont les symboles (monuments, statues, fresques murales) ne font même plus semblant de briller, faute d’entretien, faute d’y croire. » Un complément à l’exposition d’Ilya Répine (1844–1930) au Petit Palais, qui témoigne de l’évolution de la Russie tsariste près d’un siècle plus tôt.

Générations, de l’URSS à la nouvelle Russie, 1985-2021, à la Maison de la Photographie Robert Doisneau, Gentilly
voir toutes les images

Générations, de l’URSS à la nouvelle Russie, 1985–2021, à la Maison de la Photographie Robert Doisneau, Gentilly

i

© Igor Mukhin

Arrow

Igor Mukhin. Générations, de l’URSS à la nouvelle Russie / 1985 - 2021

Du 22 octobre 2021 au 9 janvier 2022

maisondoisneau.grandorlyseinebievre.fr

4. À Chamarande, Michel Nedjar de A à Z

Plongée dans l’œuvre de Michel Nedjar (né en 1947), de ses premières à ses dernières œuvres : soit presque cinquante années de travail, à la lisière de l’art brut. Avec un goût prononcé pour les matières très pauvres, pour les assemblages et l’expérimentation tout-terrain, Michel Nedjar a affirmé sa singularité : son intérêt obsessionnel pour les poupées, drôles de figures qu’il fabrique à partir de bouts de ficelles et de morceaux épars – dont l’origine remonte au jour où il a dû réparer une poupée pour sa sœur, et qu’il a finalement fait sienne, l’investissant de magie. Au début des années 80, il contribue à la création de la première collection d’art brut de France à Neuilly-sur-Marne, puis accompagne la création du LaM de Villeneuve-d’Ascq, dont un choix d’œuvres est intelligemment présenté dans une seconde partie de l’exposition.

Michel Nedjar, Poupées Pourim, « Guerrier »
voir toutes les images

Michel Nedjar, Poupées Pourim, « Guerrier », 2004

i

Tissus, matériaux de récupération • 52 × 27 cm • Coll. Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris • © Michel Nedjar / ADAGP, Paris / photo : Adam Rzepka

Arrow

Michel Nedjar. Filiations

Du 25 septembre 2021 au 9 janvier 2022

chamarande.essonne.fr

5. À Avignon, hommage à Nicolas Schöffer

Acteur majeur de l’art cinétique et inventeur de l’art interactif, Nicolas Schöffer (1912–1992) est l’une des figures les plus influentes sur la création contemporaine ; le Grenier à Sel lui rend hommage en réunissant, aux côtés de quelques-uns de ses films et expérimentations visuelles, 14 artistes contemporains, héritiers de son travail. Parmi lesquels Félicie d’Estienne d’Orves, Olivier Ratsi, Elias Crespin ou l’excellente Justine Émard. Tous s’intéressent, comme lui, aux mouvements de la lumière, aux interactions entre l’homme et la machine, aux œuvres se déroulant en temps réel ou encore aux inventions se déployant avec maestria dans l’espace. Un très bel accrochage dont les œuvres enveloppent et hypnotisent.

Félicie d'Estienne d'Orves, Éclipse II
voir toutes les images

Félicie d’Estienne d’Orves, Éclipse II, 2012

i

Disque aluminium • 120 cm, mesures variables • Courtesy Beep Electronic Art Collection, Tarragone, Espagne

Arrow

Lumière, Espace, Temps

Du 9 octobre 2021 au 19 décembre 2021

legrenierasel-avignon.fr

6. Au Centre Pompidou, la photographie se dédouble

C’est le propre même de la photographie : être reproductible. Résultat ? Les artistes sont nombreux à s’être emparés de ses possibles démultipliés, expérimentant avec poésie ou en en jouant avec ironie. Le Centre Pompidou consacre ce thème à sa galerie de la photographie, accessible librement au niveau –1 du musée. Des thèses sur la théorie de la répétition de Miklós Erdély (« Seul ce qui est répété est manifesté ; seul ce qui est répété est inexistant ») aux photocopies du livre de Walter Benjamin, L’Œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique, de Timm Ulrichs en passant par les bougies trompeuses de Berenice Abbott – l’une allumée, l’autre éteinte, toutes deux séparées par un petit miroir –, l’exposition décline les doubles jusqu’à la folie. À l’image de ce mur entier couvert de 200 000 diapositives signé Philipp Goldbach.

Berenice Abbott, Parallax View
voir toutes les images

Berenice Abbott, Parallax View, vers 1958

i

Épreuve gélatino-argentique • 39,9 × 51,9 cm • Collection Centre Pompidou, Paris Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle • © Commerce Graphics Ltd / Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP

Arrow

L'Image et son double

Du 15 septembre 2021 au 13 décembre 2021

www.centrepompidou.fr

7. Au Familistère de Guise, l’utopie contemporaine

Grande nouvelle ! Les deux Frac des Hauts-de-France (Picardie et Grand Large) investissent le Familistère de Guise pour y présenter une partie de leurs collections, au fil des étages et des appartements. Construit dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Familistère mérite en lui-même une visite : son architecture s’inspire du phalanstère de Jacques Fourier et se veut être la résolution d’une utopie magnifique, offrant aux ouvriers de l’usine Godin des appartements modernes, une bonne hygiène, l’accès à des équipements sportifs (dont une piscine !) et des loisirs. C’est donc dans ce cadre historique, où vivent encore une poignée d’habitants, que se découvrent des œuvres de Jean-Michel Alberola, Marion Baruch, Henri Cartier-Bresson, Robert Filliou, Annette Messager, Françoise Pétrovitch ou encore Jean-Luc Verna. À voir absolument si vous passez dans le Nord !

Vue de l’exposition « Une journée en utopie » au Familistère de Guise
voir toutes les images

Vue de l’exposition « Une journée en utopie » au Familistère de Guise

i

© Familistère de Guise

Arrow

Une journée en utopie

Du 4 septembre 2021 au 14 novembre 2021

frac-picardie.org

8. À Paris, Art Spiegelman dévoile un nouvel album

Auteur de l’une des plus grandes bandes dessinées de tous les temps (si vous n’avez pas profité du confinement pour (re)lire Maus, faites-le vite !), Art Spiegelman (né en 1948) sortira le 3 novembre une nouvelle histoire chez Flammarion : Street Cop. Résumé ? « Dans un monde changeant à la vitesse d’un jeu de réalité virtuelle, un simple flic doit composer à chaque coin de rue avec toutes les formes de violence d’une société livrée aux crimes les plus divers. » Et ce, dans le petit format d’un livre de poche ! La galerie Martel en profite pour exposer quelques originaux et croquis préparatoires, en plus de couvertures du New Yorker et de planches de Nuit d’enfer. Bédéphiles de tout poil, à vos agendas.

Art Spiegelman, « Well he’s just a street cop », couverture de Street Cop
voir toutes les images

Art Spiegelman, « Well he’s just a street cop », couverture de Street Cop

i

© Art Spiegelman

Arrow

Art Spiegelman. Street cop

Du 8 novembre 2021 au 4 décembre 2021

www.galeriemartel.com

9. Au Louvre-Lens, Bernar Venet sur 1000 mètres carrés

L’invitation est si monumentale qu’on viendrait volontiers avec un carnet de croquis. Le sculpteur Bernar Venet (né en 1941) investit les 1000 mètres carrés du Pavillon de verre et le parc du Louvre-Lens avec des installations de poutres d’acier corten. Ces gigantesques lignes courbes, teinte rouille, saturent l’espace et s’agglutinent, se passent dessus, dessous, captivent le regard. « Il s’agit ici de travailler sur des concepts de désordre, d’instabilité, d’incertitude et d’entropie », explique l’artiste. D’où notre envie de venir crayon à la main, pour tenter de saisir le pourquoi du comment de cette harmonie à grande échelle…

Bernar Venet, Désordre, ensemble de groupes d’arcs monumentaux
voir toutes les images

Bernar Venet, Désordre, ensemble de groupes d’arcs monumentaux

i

Acier corten • Coll. Bernar Venet Studio • © Frédéric Iovino

Arrow

L’Hypothèse de la gravité

Du 11 juillet 2021 au 10 janvier 2022

www.louvrelens.fr

10. À Paris, Bétonsalon invite Jagna Ciuchta qui invite…

Née en 1977, l’artiste Jagna Ciuchta (qui vit et travaille à Paris) aime à s’entourer d’autres plasticiens pour ses expositions. Ainsi, depuis 2011, elle poursuit son œuvre tout en assurant une mission de commissaire d’expo (« naïve », dit-elle). À Bétonsalon, elle intègre pas moins de 21 noms à son Pli du ventre cosmique – et non des moindres, puisqu’on y retrouve avec plaisir la peintre Miriam Cahn, la photographe Nan Goldin ou encore la Surréaliste Dorothea Tanning. Jagna Ciuchta explique ainsi : « J’aime l’idée que l’exposition soit un ventre. Il a des plis, des chevauchements d’identités, des contiguïtés improbables, des secrets, des passages vers d’autres dimensions. » Et ce, sur fond jaune fluo.

Janka Patocka, Sans titre
voir toutes les images

Janka Patocka, Sans titre, 2021

i

Papier découpé • © Photo : Jagna Ciuchta

Arrow

Jagna Ciuchta : Le pli du ventre cosmique

Du 17 septembre 2021 au 27 novembre 2021

www.betonsalon.net

Retrouvez dans l’Encyclo : Henri Cartier-Bresson Bérénice Abbott

Vous aimerez aussi

Carnets d’exposition, hors-série, catalogues, albums, encyclopédies, anthologies, monographies d’artistes, beaux livres...

Visiter la boutique
Visiter la boutique

À lire aussi