JUSTICE - Fabien Azoulay a vécu un calvaire en prison en Turquie et révèle avoir eu peur pour sa vie à plusieurs reprises. Interviewé par BFMTV vendredi 5 novembre, le Franco-américain de 43 ans de retour en France et remis en liberté, a témoigné de ces années d’incarcération pour avoir acheté du GBL.
Il avait été en effet interpellé à Istanbul en 2017 en possession de cette substance, un solvant classé comme “stupéfiant” et interdit en Turquie, mais répertorié en France seulement comme “substance vénéneuse”. Ingérée en petite quantité, elle peut être utilisée comme excitant sexuel.
“J’ai acheté un bidon de deux litres, c’était la quantité minimale de commande, pour m’amuser”, a expliqué Fabien Azoulay sur BFMTV, assurant se sentir aujourd’hui “beaucoup mieux” et vivre une “renaissance”.
Fabien Azoulay: "Je me sens soulagé, heureux d'être avec mes proches" https://t.co/QZrIeoJcfT
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“Je me sens beaucoup mieux qu’à mon incarcération. Je me sens soulagé, heureux d’être avec mes proches, ma famille, mes amis, a-t-il confié. Je ne réalise pas encore complètement. C’est comme un atterrissage en douceur.”
Ciblé pour sa religion et son orientation sexuelle
Fabien Azoulay a vécu des moments particulièrement difficiles avant d’être transféré en France. Il confie avoir eu peur pour sa vie à plusieurs reprises et relate une agression qu’il a subie lors de ses quatre ans en prison. Et ce, selon ses avocats, en raison de sa religion juive et de son homosexualité.
“Un détenu m’a agressé, qui était arrivé deux jours auparavant dans la cellule. Il m’a envoyé une bouilloire d’eau chaude sur le corps, le visage, en criant ‘Allahu akbar’. Clairement, quelqu’un lui avait dit que j’étais juif ou homo”, a-t-il confié.
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Désormais, l’objectif de Fabien Azoulay est de “tout faire” pour que son nom “soit lavé de toute accusation”. Il veut aujourd’hui se “reconstruire”, et “essayer d’apprécier les petites choses de la vie, les feuilles de l’automne, le froid parisien. C’est une renaissance pour moi. Et à un moment ou à un autre, retourner chez moi à New York.”
Intervention d’Emmanuel Macron pour son retour en France
En Turquie pour réaliser des implants capillaires, Fabien Azoulay était accusé d’avoir acheté sur internet un bidon de GBL, livré à son hôtel. Il ignorait, selon ses avocats, que ce produit était interdit dans ce pays. Après quatre années de détention, il avait été transféré en France le 17 août.
Le 1er octobre dernier, le tribunal correctionnel de Paris avait ramené, dans le cadre de l’accord de transfèrement conclu entre la France et la Turquie, sa condamnation à cinq ans de prison. Il s’agit de la peine maximale en France pour “association de malfaiteurs en vue de commettre un délit” et “recel de délit”, en l’occurrence la vente de GBL. Le tribunal avait en revanche rejeté sa demande de mise en liberté.
Ses avocats avaient alors déposé une demande d’aménagement de peine, “qui a conduit à sa libération” ce mardi, ont-ils précisé dans le communiqué. Le transfèrement de Fabien Azoulay en France avait été obtenu lors d’un échange entre Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet de l’Otan le 14 juin, avaient indiqué l’Élysée et les avocats de l’intéressé.
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