Berthe Badehi la mémoire et la reconnaissance
PORTRAIT - À 89 ans, cette Franco-Israélienne qui a échappé à la déportation grâce à une famille de paysans savoyards entend cultiver le souvenir des ombres et des lumières de la guerre.
On la croise en temps normal dans les allées silencieuses du mémorial Yad Vashem. À l’heure de prendre sa retraite, il y a un quart de siècle, Berthe Badehi a trouvé une «seconde maison» en ce lieu de mémoire et de douleur. Sur les hauteurs boisées du mont Herzl, en lisière de Jérusalem, la Franco-Israélienne de 89 ans y accueille, «six heures par jour et six jours par semaine», des groupes de visiteurs venus du monde entier.
En français, en anglais, en allemand ou en hébreu, elle les guide à travers les replis d’un passé accablant. «La grande majorité des gens ont bien sûr entendu parler de la Shoah, dit-elle, mais rien ne peut remplacer les mots de ceux qui en furent les témoins…»
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Née à Lyon de parents juifs polonais, Berthe Badehi a traversé la guerre sans être elle-même ni arrêtée, ni déportée. Trois de ses tantes et l’essentiel de sa famille restée en Pologne ont péri dans les camps d’extermination. Par contraste, elle a longtemps eu scrupule à se considérer comme une «victime». Mais…
HELENE SPEHNER
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Il faudrait qu'Eric Zemmour lise son témoignage sur la seconde guerre mondiale.