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Les chants des oiseaux en voie de disparaître de nos paysages sonores

Une équipe de recherche sur l’évolution des « paysages sonores » d’Europe et d’Amérique du Nord conclut à un appauvrissement des combinaisons de chants produits par les communautés d’espèces.

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Publié le 09 novembre 2021 à 00h41, modifié le 10 novembre 2021 à 17h47

Temps de Lecture 2 min.

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Une alouette calandrelle (« Calandrella brachydactyla ») dans le parc naturel des « Hoces » du Duraton, en Espagne.

Quand, à l’orée du printemps, le citadin veut reprendre contact avec la nature, il flâne dans les parcs, la campagne et les forêts, le cœur bercé par les piaillements, roucoulements et autres gazouillis d’oiseaux. Mais cet élément audible du patrimoine naturel, nécessaire à notre bien-être, serait-il lui aussi menacé ?

C’est ce qu’a voulu savoir une équipe internationale en tentant d’établir comment les « paysages sonores » d’Europe et d’Amérique du Nord ont évolué au cours de ces vingt-cinq dernières années. Simon Butler, de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni), et ses collègues expliquent, dans Nature Communications du 2 novembre, comment ils ont combiné des données de suivi de populations avec des enregistrements de chants afin de reconstituer l’activité biophonique des oiseaux sur un quart de siècle. Le tout à travers 200 000 sites des deux continents. La conclusion est hélas pénible à entendre : plus le temps passe et plus la symphonie printanière s’appauvrit.

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Lancées voici un demi-siècle, les campagnes de suivi des communautés d’oiseaux mobilisent des volontaires qui, au printemps, procèdent à des comptages sur les zones de quatre kilomètres carrés qui leur sont assignées. En France, le programme Suivi temporel des oiseaux communs  du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) maintient depuis trente-deux ans une surveillance sur 2 900 sites.

« Ce travail de longue haleine a permis de mettre en évidence un fort déclin des populations, notamment dans les milieux agricoles où les espèces spécialisées, comme l’alouette des champs, sont peu à peu remplacées par des espèces généralistes telles que le pigeon ramier ou la mésange charbonnière », indique Benoît Fontaine, son coordinateur au MNHN.

L’« éco-acoustique », une jeune discipline

Comment ces changements affectent-ils le panorama sonore de nos villes et de nos campagnes ? La question n’est pas futile : les oiseaux étant plus souvent entendus qu’aperçus, leurs chants constituent l’une de nos rares connexions avec la vie sauvage.

Pour y répondre, Simon Butler et ses confrères ont commencé par attribuer à chaque oiseau recensé un enregistrement de chant de vingt-cinq secondes correspondant à son espèce. Puis, ils ont mélangé ces vocalises de façon à créer des paysages sonores artificiels de cinq minutes, aussi proches que possible de ceux perçus par les volontaires, sur chaque site et pour chaque époque, au moment des observations. Enfin, ils ont analysé ces fichiers audio à l’aide des outils de l’« éco-acoustique ».

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