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Au Royaume-Uni, la fréquence des cancers du col de l’utérus a chuté de 87 % grâce à la vaccination anti-HPV

L’impact majeur de la vaccination contre les papillomavirus a été démontré dans ce pays, où la couverture vaccinale dépasse 80 % chez les adolescentes. En France, elle atteint à peine 28 % chez les jeunes filles de 16 ans.

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Publié le 09 novembre 2021 à 06h00, modifié le 09 novembre 2021 à 09h22

Temps de Lecture 4 min.

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Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus Gardasil.

En 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lançait une stratégie d’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus. En 2018, cette maladie a tué 312 000 femmes dans le monde (dont environ 1 000 en France), pour un nombre de nouveaux cas estimé à 570 000 (3 000 en France). Des décès d’autant plus regrettables qu’ils sont évitables.

« La vaccination contre le papillomavirus humain est un des piliers de cette stratégie d’éradication de l’OMS », relève Jean-Baptiste Méric, directeur du pôle Santé publique et soins de l’Institut national du cancer (INCa). La cause principale de ce cancer, en effet, est une infection persistante par un virus qui se transmet par voie sexuelle, le papillomavirus humain ou HPV. Lorsque ce virus s’installe durablement au niveau du col, il peut provoquer des lésions précancéreuses qui, dans de rares cas, évoluent vers un cancer, en général dix à quinze ans après l’infection persistante.

Un premier vaccin ciblant le HPV (Cervarix, laboratoire GSK) est apparu en 2007 : il agit contre les types 16 et 18 du papillomavirus humain, responsables de 70 % à 80 % des cancers du col. Un autre vaccin est aujourd’hui disponible (Gardasil, laboratoire Sanofi Pasteur MSD) : il est actif contre quatre génotypes (6, 11, 16 et 18), et une nouvelle version ciblera 9 génotypes.

Jusque-là, les preuves de l’impact de cette vaccination étaient incomplètes. « On avait prévu qu’il faudrait une dizaine d’années pour observer un effet sur les cancers du col, compte tenu du délai entre l’infection et leur apparition », explique Jean-Baptiste Méric.

Cette lacune vient d’être comblée par une étude britannique publiée dans la revue The Lancet, le 3 novembre. Les auteurs ont examiné les données des registres du cancer du Royaume-Uni entre janvier 2006 et juin 2019, dont 7 cohortes de femmes, âgées de 20 à 64 ans à la fin de l’étude. Résultats : sur la période de suivi, 28 000 cancers du col et 300 000 lésions précancéreuses, ou carcinomes cervicaux non invasifs (CIN3), ont été diagnostiqués. Dans les cohortes vaccinées, il y avait 450 cancers du col en moins et 17 200 CIN3 en moins que dans les cohortes non vaccinées. Soit une chute des taux de cancer du col de 87 % chez les femmes vaccinées entre 12 et 13 ans, de 62 % chez celles vaccinées entre 14 et 16 ans, et de 34 % chez celles vaccinées entre 16 à 18 ans. Pour les taux de CIN3, les réductions étaient respectivement de 97 %, 75 % et 39 %.

Problème majeur de santé publique

« C’est une étude importante car elle confirme, avec une méthodologie solide, les tendances déjà observées en Suède, en Finlande et aux Etats-Unis chez les jeunes filles vaccinées avant les premiers rapports sexuels », relève Jean-Baptiste Méric. L’impact mesuré est même légèrement supérieur à l’effet attendu. « Cela reflète probablement un effet d’immunité collective. »

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