Semaine spéciale Bashung #3 : Pour "Osez Joséphine", il fallait oser Memphis

L'album 'Osez Joséphine', comme la chanson qui lui donne son titre, paraît en 1991. ©Getty - Eric Fougere / Corbis
L'album 'Osez Joséphine', comme la chanson qui lui donne son titre, paraît en 1991. ©Getty - Eric Fougere / Corbis
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L'album 'Osez Joséphine', comme la chanson qui lui donne son titre, paraît en 1991. ©Getty - Eric Fougere / Corbis
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Pour le troisième épisode de la semaine Alain Bashung, à l'occasion des dix ans de la mort du chanteur, Pop & Co s'attarde sur l'album "Osez Joséphine". Ce huitième album studio de Bashung, avec ses tubes comme "Madame rêve", marque autant un retour aux sources du blues qu'un nouveau rendez-vous avec le succès.

En juillet 1991, Alain Bashung s’envole pour Memphis, Tennessee. Le meilleur moyen pour communiquer avec les musiciens américains, c’est de jouer avec une culture commune. Ensemble, ils vont reprendre du Bob Dylan et, comme l’a dit le récipiendaire du Prix Nobel de littérature : « Tout commence avec Buddy Holly », dont Bashung reprendra la chanson "Well All Right", sur l'album Osez Joséphine.

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Pour évoquer Buddy Holly, rockeur à lunettes, mort dans un accident d’avion à l’âge de 22 ans, Bashung raconte : 

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Quand on entend Buddy Holly, on a envie d’être presbyte. Quand j’étais gamin, je suis allé chez un opticien et je lui ai dit que je ne voyais pas bien, pour qu’il me fabrique exactement les mêmes lunettes que lui.

Il veut enregistrer à Memphis, Tennessee, pour renouer avec la simplicité de Buddy Holly, pour revenir à ces sources-là aussi. Laisser de côté les sons électroniques pour retrouver le plaisir premier d’écouter un musicien avec son ampli et sa guitare. Aux studios Ardent de Memphis, il y a des guitaristes de légende : Bernie Leadon, qui a, entre autres, fait partie des débuts du groupe Eagles ; et puis un bluesman dont le son a décidé Bashung à revenir au blues, Sonny Landreth. C'est à lui que l'on doit les notes de guitare qui deviendront la signature du morceau "Osez Joséphine".

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Mais en 1991, le blues n’est pas à la mode. Le son en vogue, c’est celui de Phil Collins et de Mylène Farmer, avec des frappes de caisses claires dans tous les sens. Or, la batterie, Bashung en veut peu. Dans l’album, il y a même des morceaux sans. Les guitares s’immiscent et slaloment avec sa voix. C'est le cas du morceau "Happe" dont les paroles sont coécrites avec Jean Fauque. C’est presque une berceuse, deux bras qui vous enserrent, pourtant le texte ne parle que de danger. « Peu à peu tout me happe », il le chante dans le délice, en douceur, comme on se laisse glisser.

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Dans un livre d’entretiens menés par Patrick Amine et intitulé Alain Bashung, Monsieur rêve encore, Bashung explique : 

J’avais envie d’envoyer de la douceur aux femmes. On parlait trop du combat hommes-femmes à l’époque, on ne pouvait pas ouvrir un journal féminin sans voir des titres du genre « les mecs sont des salauds, les femmes sont formidables ».

Qui d’autre que Bashung pour trouver l’audace de célébrer le plaisir féminin avec emphase ? Dans "Madame rêve", il évoque des formes oblongues et des heures de voltige à plusieurs. Il l'accomplit avec l’Orchestre National de Belgique, qui joue ce qui pourrait être de la musique répétitive ou la bande-son d’un film d’espionnage... pour en faire tout simplement une grande chanson.

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Il y aura un avant et un après Osez Joséphine pour Bashung. Avec ce disque, il tient la corde à nouveau et tout sera encore possible.

ALLER + LOIN

Toute la semaine du 11 mars, Pop & Co de Rebecca Manzoni, Manouk' & Co d'André Manoukian et Very Good Trip de Michka Assayas consacrent une programmation spéciale à Alain Bashung :

Une nouvelle intégrale de l'œuvre d'Alain Bashung, avec démos, archives, bonus et inédits, vient d’être éditée sous le titre Immortel.

Pop & Co conseille une série de publications autour d'Alain Bashung dont les références figurent plus bas sur cette page, dans l'encadré intitulé, selon toute logique et grande vraisemblance, "Les références". 

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