Marlène Dolveck, Directrice Générale, SNCF Gares & Connexions 

Marlène Dolveck

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46 ans, mère d’une famille recomposée de 6 enfants et…dirigeante de SNCF Gares & Connexions, en charge des 3000 gares françaises ! Lorsqu’on demande à Marlène Dolveck comment elle parvient à accomplir tout ce qu’elle fait, elle répond « je suis convaincue que tout est question d’équilibre dans la vie. Il faut sortir de la culpabilité : la mère parfaite n’existe pas ! » Après des débuts en tant que professeure d’économie, Marlène Dolveck est passée par des postes de direction au Crédit Agricole, chez HSBC et à La Poste. Sa génération a bénéficié des quotas mis en place dans les entreprises depuis la loi Copé-Zimmermann. « J’ai définitivement fermé la porte au syndrome de l’imposteur, raconte-t-elle. Si j’en suis là aujourd’hui, ce n’est pas par chance, c’est parce que j’ai beaucoup travaillé. » Cette confiance en elle, Marlène Dolveck tente de la transmettre à ses collaborateurs par un management exigeant et bienveillant. « C’est par la diversité qu’une entreprise atteint la performance. Aujourd’hui, je souhaite accompagner les jeunes femmes pour qu’elles choisissent des postes qui leurs plaisent. Et qu’elles soient libres, surtout. » Une ambition communicative ! 

Marina Mateos, conductrice de TGV depuis 2016 

Marina Mateos

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Des femmes conductrices de TGV, en France, il y en a 9... sur 1400 conducteurs. Marina Mateos est l’une d’elles. « Le frein principal pour devenir conductrice de TGV, c’est que ce poste nécessite 15 ans d’ancienneté en conduite de train, explique-t-elle. Au sein de SNCF mixité, on cherche à encourager les jeunes femmes à choisir cette voie. » Un poste qui demande des compétences particulières : responsabilité, sang-froid, indépendance, rigueur. Cette quadragénaire n’a pas craint de relever le défi. Pourtant, mère de quatre enfants, elle accorde beaucoup de temps à sa famille. Après une séparation d’avec son conjoint en 2016, elle se forme pour devenir conductrice de TGV, un poste mieux payé que conductrice au FRET, son travail depuis 17 ans. « Je voulais pouvoir garder la maison », explique-t-elle. 

Lors de ses découchés (ndrl: trajets longs justifiant une nuit sur place), Marina Mateos prévoit toujours les repas de ses enfants à l’avance et reste en contact avec eux par téléphone : « aujourd’hui, ils ont 22, 19, 18 et 11 ans, continue-t-elle. Mais ils sont plus indépendants que la majorité des enfants de leur âge ».  

« C’est un homme qui m’a donné ma chance, confie Marina Mateos. À mes débuts à la SNCF, en 1999, j’étais souvent victime de remarques sexistes mais grâce à la bienveillance de certains collègues cela ne m’a pas découragée. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins fréquent, les hommes ont plus conscience de ces choses-là, et moi, j’ose leur dire s’ils dépassent les limites. » D’où l’importance des hommes alliés pour atteindre l’égalité de genre dans les entreprises.  

Luc Lallemand, Président Directeur Général SNCF Réseau et Président du Conseil d’administration de SNCF Gares & Connexions 

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© Aurore Baron

Au sein du réseau SNCF mixité, il n’y a pas que des femmes. La preuve : Luc Lallemand, dirigeant à la SNCF, en fait partie. Depuis sa nomination à la tête de SNCF Réseau, en mars 2020, il n’a cessé de s’engager pour la mixité au sein de l’entreprise. Respecter la parité dans les organes de direction a été l’un de ses premiers combats. « Aujourd’hui, le comité exécutif de SNCF Réseau est parfaitement mixte, se félicite-t-il. Cela s’est fait naturellement, car les profils de femmes très compétentes à des hauts niveaux de responsabilité ne manquent pas ! » Un coup de pouce nécessaire pour encourager les 28% de femmes qui sortent d’écoles d’ingénieur à s’orienter vers le ferroviaire, et à s’inscrire en nombre dans ces filières peu féminisées.  

Pour ce père de famille, la mixité en entreprise concerne aussi les hommes : « Tout en travaillant énormément, j’ai élevé mes deux filles et pour rien au monde je n’y aurais renoncé. » En effet, Luc Lallemand a occupé des postes à responsabilités tout au long de sa carrière. D’abord, à la Société Nationale des chemins de fer Belges (SNCB) de 1991 à leur scission en 2004, ou il devient alors Directeur général et Président du Comité de direction d’Infrabel (gestionnaire d’infrastructure ferroviaire belge) jusqu’en 2020. En parallèle, il est administrateur de Réseau Ferré de France (RFF) entre 2007 et 2014. Un modèle de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. « Combien de fois ai-je entendu des collaboratrices refuser une promotion par peur de ne pas pouvoir mener leur vie de famille et leur carrière de front ? s’indigne-t-il. Je ne veux plus l’entendre. Les chefs d’entreprises et les managers ont une responsabilité majeure dans ce domaine. » Une prise de position encourageante, pour que les femmes brisent enfin le plafond de verre des grandes entreprises… 

* Cet article a été écrit à l'occasion de la dixième édition du ELLE Active. Tous nos articles et vidéos sont à retrouver sur active.elle.fr