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Chine : Une joueuse de tennis disparaît après avoir accusé de viol un ex-haut dirigeant politique

La tenniswoman aurait été violée par l'ancien vice-Premier ministre chinois en 2018. (Fred DUFOUR / AFP)

C'est un silence qui inquiète. Peng Shuai, affirmait début novembre avoir été sexuellement abusée par un ancien haut dirigeant chinois. Depuis ces accusations rapidement censurées, la joueuse de tennis n’a plus donné de nouvelles.

Peng Shuai, gagnante en double de Roland Garros 2014, avait publié sa déclaration sur Weibo, un réseau social chinois. Dans ce témoignage, la joueuse de 35 ans affirmait avoir eu un rapport sexuel forcé avec l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli en 2018. C’est après une partie de tennis à son domicile, que le haut dirigeant chinois âgé de 75 ans, aurait violé la joueuse. «J’avais très peur. Cet après-midi-là, j’ai d’abord refusé. Je n’arrêtais pas de pleurer. En proie à la peur et au trouble (…), j’ai cédé et nous avons eu un rapport sexuel» a-t-elle reconnu.

D'après la tenniswoman, l’épouse de Zhang Gaoli était au courant des actes de son mari et «montait la garde à l’extérieur».

De la censure à la disparition

Selon les informations révélées par le Monde, le message de Peng Shuai est resté en ligne pendant 20 minutes avant que l’appareil de censure ne soit lancé et son message supprimé.

Car en effet, jusqu’à 2018, Zhang Gaoli était membre permanent du Parti communiste chinois (PCC) et dès lors, l’un des sept hommes les plus puissants de Chine. Ces allégations à l’égard d’un haut représentant chinois n’étaient donc pas sans risque.

«De telles accusations de viol touchent pour la première fois un dirigeant dont le rang est aussi élevé au sein du Parti communiste chinois. Mais le silence total de la jeune femme depuis que l’affaire a été rendue publique laisse craindre le pire à son sujet», affirme Simon Leplâtre, correspondant du Monde à Shanghaï.

Un risque à prendre

Peng Shuai n’avait pas caché sa détermination dans sa quête de vérité, et ce malgré l’absence de preuve. Dans une société largement contrôlée et surveillée par le gouvernement, la championne de tennis semblait bien avoir conscience du risque. «Même si je dois aller à ma perte en le faisant, je dirai la vérité», avait-elle affirmé sur Weibo.

Les internautes se demandent aujourd’hui si Peng Shuai a posté le message depuis son domicile à Pékin, ou si elle avait pris le soin de quitté le pays avant.

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