Nawal Ben Hamou veut mettre en place des actions concrètes dans les boîtes de nuit et les bars: «Il ne faut pas balancer son bar, mais son violeur»
Énergique, dynamique, Nawal Ben Hamou, Secrétaire d’État au Logement et à l’Égalité des Chances à la Région bruxelloise veut faire bouger les lignes.Vidéo«Je n’aime pas rester assise à mon bureau.» - Photonews
Par Vincent Liévin
Si elle bénéficie d’une oreille plus attentive des médias néerlandophones que francophones, c’est aussi parce que cette Bruxelloise s’exprime dans les deux langues. Au sein du PS, on apprécie sa volonté d’avancer et de rencontrer les gens sur le terrain : « Je n’aime pas rester assise à mon bureau. » En 2019, elle avait fait de la lutte contre les violences envers les femmes une de ses priorités.
Surprise par les problèmes dans les bars ?
« J’espérais que nous étions sortis de tout cela avec MeeToo. Les manifestations vont continuer. Pour moi, ce n’est pas juste un problème dans ces bars-là, c’est un problème de société. Il ne faut pas balancer son bar, mais balancer son violeur. »
« À Bruxelles, nous avons un Conseil de la nuit et nous avons rencontré les bars après les incidents. Le secteur du monde de la nuit et les acteurs du monde de l’horeca sont venus avec des propositions. Nous les analysons et nous voulons les soutenir avec le ministre-président et Barbara Trachte. Nous allons mettre des actions concrètes en place dans les boîtes de nuit et les bars. Les communes et les zones de police sont aussi attentives. Nous travaillons sur la sensibilisation et la prévention. »
Vous voulez que les pharmacies jouent aussi un rôle à ce niveau ?
« Les gens ont confiance dans leur pharmacien. La nouvelle brochure qu’on a sortie est importante. Cela leur permet d’agir ou de nouer le dialogue dans le cadre des violences envers les femmes. »
L’année prochaine sera importante ?
« En 2022, nous allons lancer une grande campagne contre le harcèlement sexuel. »
Votre Plan violence contre les femmes avance bien ?
« Aujourd’hui, 80 % des actions sont réalisées ou lancées. Nous l’adaptons évidemment à la réalité quotidienne. Il contient 56 actions. Nous avons aussi acheté des refuges pour les femmes battues (un de 11 chambres et un de 36 chambres) et un autre refuge (17 places) pour les LGBTQI+. C’est important d’intervenir pour les jeunes qui sont rejetés par leur famille quand ils font leur coming out. »
