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Marck : une tranchée creusée rue du Beau-Marais pour empêcher les associations de venir distribuer à manger

Ce mardi 16 novembre, le camp au bout de la rue du Beau-Marais a été évacué. Dans la foulée, un fossé a été créé pour empêcher les associations de venir distribuer des repas.

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Sur le pas de sa porte, Paul est plutôt confiant mais reste méfiant. Bénévole chez Emmaüs, le Calaisien venait en aide aux exilés « à l’époque des Kosovars il y a 20 ans » et est surtout le riverain le plus proche du camp de réfugiés rue du Beau-Marais, à la jonction entre Calais et Marck. Ce mardi matin, le Calaisien a vu les forces de l’ordre débarquer à l’aube pour évacuer le camp. Dans la foulée, les services de la ville de Marck faisaient intervenir pelleteuses et camions pour creuser un « fossé anti-franchissement en accord avec le propriétaire du terrain », livre le député de la 7e circonscription, Pierre-Henri Dumont. Clairement, les véhicules ne pourront plus s’aventurer sur le camp, une seule petite entrée a été maintenue pour la SNCF, la voie ferrée étant à deux pas.

L’objectif de la Ville, bloquer l’accès aux associations distribuant des repas. « C’était devenu invivable et le mot est faible, poursuit Paul. J’ai eu des dégradations sur ma voiture avec 2300 euros de réparations à faire. Sur mon terrain, on retrouve des déchets ici et là. Parfois des migrants viennent manger tranquillement en s’appuyant sur mon rebord de fenêtre. On en avait marre. Je ne sais pas si c’est la solution miracle, mais c’est mieux que rien. » D’après la préfecture du Pas-de-Calais, ce sont 34 personnes qui ont été prises en charge lors de l’opération d’évacuation et amenées dans des structures d’hébergement dans les régions Grand Est et Nouvelle Aquitaine. Une dizaine d’exilés ont été interpellés pour « vérification du droit de séjour ». Un arrêté anti-distribution a été pris par les autorités préfectorales pour interdire la distribution de repas rue du Beau-Marais. « Cela n’empêchera pas le campement de perdurer, poursuit Pierre-Henri Dumont, mais les associations non mandatées par l’Etat doivent comprendre qu’il y a eu assez de mort dans cette zone, le dernier en date percuté par un TER (début novembre, ndlr). Il ne peut plus y avoir de distributions là. » Paul, le riverain, est lui plus dubitatif : « Il existe un autre passage pour les véhicules, à l’arrière. Je ne sais pas si ça aura un vrai impact. »

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