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Covid-19 : le bilan officiel est de 5 millions de morts dans le monde, mais il pourrait être en réalité trois fois plus élevé

Des calculs fondés sur l’excès de mortalité évaluent les décès réels à 17 millions, l’équivalent de la population des Pays-Bas.

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Publié le 17 novembre 2021 à 01h46, modifié le 17 novembre 2021 à 14h34

Temps de Lecture 4 min.

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Les corps de victimes du Covid-19, dans la morgue de l’hôpital universitaire d’urgence de Bucarest, le 8 novembre.

L’Europe contribue désormais à plus de la moitié des nouveaux décès liés au Covid-19 dans le monde. En particulier la Russie, l’Ukraine et la Roumanie. Rien d’étonnant, puisque le continent est au cœur de la reprise épidémique qui s’installe depuis quelques semaines au gré des premiers frimas de l’hiver. Le chiffre n’en reste pas moins inquiétant, alors que l’Europe représentait jusque-là un peu plus du quart des quelque 5 millions de morts provoqués par l’épidémie depuis mars 2020. Un cap symbolique franchi le 1er novembre, selon les données officielles fournies par les différents pays et compilées notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Mais faut-il réellement se fier à ce chiffre de 5 millions ? Pour imposant qu’il soit, il serait gravement sous-estimé, selon différentes études issues aussi bien des instances internationales que de chercheurs ou de groupes de presse. Parmi les dernières en date, le gros travail mis à jour par The Economist, mardi 16 novembre, réévalue le tribut humain à la pandémie à 17 millions de morts, soit plus de trois fois le chiffre officiel. « Ce nombre, revu à la hausse, me semble bien plus crédible », estime Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique et directeur du département santé globale de l’Institut Pasteur, à Paris. Une telle différence interroge fortement les systèmes de remontée des données démographiques dans de nombreux pays du monde.

« Même avant le Covid, très peu de pays étaient capables de fournir des informations correctes sur leur démographie, et notamment leur mortalité », souligne le démographe et épidémiologiste Jean-Marie Robine, directeur de recherches émérite à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Historiquement, plusieurs zones sont connues pour ne pas communiquer ces chiffres de manière fiable, comme l’Afrique, l’Asie ou encore l’Europe centrale. C’est pourquoi les Nations unies ont mis en place un suivi démographique international en produisant des tables types de mortalité. « Tellement de données sont ainsi fournies clé en main que la plupart des pays n’ont pas fait d’efforts d’organisation, de financement et de structuration pour mettre en place un suivi national d’évolution de leur population, relève M. Robine. Résultat, on estime que seulement 60 à 70 pays sur près de 200 fournissent régulièrement les données de mortalité de leur population. »

Stratégie zéro Covid

Enterrement dans un cimetière de Birmanie, le 21 juin 2021.

Pour contourner cette difficulté, il faut se baser sur l’excès de mortalité enregistré depuis la crise, c’est-à-dire l’écart entre le nombre de personnes décédées, quelle que soit la cause de leur mort, et le nombre de morts attendues, calculé sur la base des années précédentes. « La surmortalité est une soustraction entre la mortalité du passé et celle d’aujourd’hui, à partir de laquelle on peut modéliser la mortalité attendue », résume M. Robine.

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