LANGUE - Trois lettres qui font parler d’elles. Le directeur général des éditions Le Robert, Charles Bimbenet, a défendu ce mercredi 17 novembre l’ajout à la version en ligne de son prestigieux dictionnaire du pronom non genré “iel”, après des critiques du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
“Iel”, néo-pronom neutre, est une contraction de “il” et “elle” (il peut s’écrire ‘iels’, ‘ielle’ ou ‘ielles’). C’est un “pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive (sic).”, explique Le Petit Robert.
Dans un tweet écrit mardi, Jean-Michel Blanquer a apporté son soutien au député de la majorité François Jolivet, qui avait dénoncé l’entrée de ce mot, principalement utilisé par un public jeune, dans une lettre à l’Académie française.
“Je soutiens évidemment la protestation de François Jolivet vis-à-vis du #PetitRobert. L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence”, avait écrit le ministre de l’Education.
Je soutiens évidemment la protestation de @FJolivet36 vis-à-vis du #PetitRobert L’écriture inclusive n’est pas l’a… https://t.co/PgPRmxnmhe
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer)
Dans un communiqué publié sur le site internet du Robert, Charles Bimbenet confirme l’ajout il y a “quelques semaines” du mot “iel” dans son édition en ligne et se défend de tout militantisme. S’il reconnait que l’usage de ce mot est “encore relativement faible”, il explique que “depuis quelques mois, les documentalistes du Robert” ont constaté qu’il était de plus en plus utilisé.
“De surcroît, le sens du mot ‘iel’ ne se comprend pas à sa seule lecture (...) et il nous est apparu utile de préciser son sens pour celles et ceux qui le croisent, qu’ils souhaitent l’employer ou au contraire… Le rejeter”, écrit-il. Et de rappeler que “la mission du Robert est d’observer l’évolution d’une langue française en mouvement, diverse, et d’en rendre compte”. “Définir les mots qui disent le monde, c’est aider à mieux le comprendre.”
“N’en déplaise à certains, Le Robert n’a pas été subitement atteint de ‘wokisme’ aigu, un mot ‘non transparent’ (pas encore défini, NDLR) dont nous vous promettons bientôt la définition”, a-t-il conclu.
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