C’est un secteur en pleine expansion. Les voyages d’affaires en jet privé n’ont jamais aussi bien marché. Ils connaissent même un véritable "boom" cette année, comme le confie au Monde Benoît Defforge, président de la division Corporate Jet d’Airbus. Même constat chez VistaJet, l’un des leaders mondiaux du secteur, dont le vice-président chargé des ventes, Simon Rochefort, estime qu’entre 2020 et 2021, "le nombre de clients a connu une croissance de 50% sur un an". L’entreprise a même réalisé "au troisième trimestre 2021, le plus grand succès de son histoire, avec 9.000 heures de vol de plus qu’à la même période en 2019".

Cette nouvelle tendance est notamment due à la pandémie de Covid-19 qui a poussé ceux qui en ont les moyens à privilégier le luxe des jets d’affaires aux compagnies régulières, où les passagers sont plus nombreux. Un moyen de limiter les risques de contagion : "Il n’y aurait que 20 à 30 points de contact potentiels avec le Covid pour un passager de vol d’affaires contre 700 dans l’aviation commerciale", détaille Simon Rochefort dans le quotidien.

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"Âge d’or"

Autre explication à ce phénomène : le manque de disponibilité de certaines lignes commerciales, dont plusieurs ont été interrompues, notamment sur le secteur du long-courrier. Pour pallier cette absence, les jets privés prennent donc le relai, si bien qu’en 2021, les leaders du secteur parlent "d’âge d’or" de l’aviation privée. Des voyages qui ne sont toutefois pas à la portée de toutes les bourses, le coût d’un trajet dans un de ces avions de luxe d’établissant, "en moyenne, à 25.000 euros de l’heure avec un minimum de cinq heures, soit 125.000 euros par vol", détaille le vice-président de VistaJet.

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Des prix exorbitants qui ne freinent pas les plus aisés et font le bonheur des prestataires. Créé en 2004 avec seulement 30 jets dans sa flotte, VistaJet doit augmenter ses capacités pour atteindre 100 avions de luxe d’ici la fin de l’année prochaine. Un investissement de… 2,5 milliards de dollars. Il faut dire que ce poids lourd de l’aviation d’affaires s’est offert un des jets privés les plus chers au monde : le Global 7500 de Bombardier, dont le prix de vente de base, c’est-à-dire sans option d’équipement d’intérieur, s’élève à 72 milliards de dollars, soit 63,4 millions d’euros.