Les intoxications au protoxyde d’azote en nette augmentation chez les jeunes en 2020

En bonbonne ou en cartouche, les risques provoqués par l’intoxication au « proto » sont multiples : perte de connaissance, asphyxie, brûlure par le froid du gaz expulsé ou encore vertiges.  [NeydtStock/Shutterstock]

Les intoxications au protoxyde d’azote, ou « gaz hilarant », sont en nette augmentation chez les jeunes et peuvent avoir de graves conséquences sur la santé, alertent les agences sanitaires dans un nouveau rapport. 

Détourné pour un usage récréatif, l’effet euphorisant du protoxyde d’azote, le « proto », séduit les jeunes adultes âgés en moyenne de 21 à 22 ans. Si leur consommation n’est pas nouvelle, elle s’est accélérée. 

Preuve en est dans un rapport publié mardi 16 novembre par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement  (ANSES) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). 

Les cas de détournements d’usage rapportés aux centres antipoison (CAP) et aux centres d’évaluation sur la pharmacodépendance – addictovigilance (CEIP-A) sont de plus en plus nombreux : en 2020, 134 cas ont été rapportés aux CAP, contre 46 en 2019. Du côté des CEIP-A, 254 cas ont été notifiés en 2020, contre 47 en 2019. 

Autre constat : l’augmentation de la consommation de « proto » chez les mineurs : ces derniers représentent  20 % des cas rapportés aux CAP en 2020, alors qu’ils n’étaient que 13,6 % en 2019. 

Réglementations française et européenne

Le protoxyde d’azote est généralement utilisé en usage médical en antalgiques et en anesthésie, ou en cuisine dans les siphons à chantilly par exemple. 

Si son usage médical est soumis à la réglementation du médicament, son usage commercial est, lui, soumis à la réglementation européenne sur les additifs alimentaires et auxiliaires technologiques. Cette loi, qui date de 2004, permet la vente libre de cartouches de protoxyde dans les supermarchés ou en ligne. 

En France, pour tenter de limiter l’accès au protoxyde d’azote et protéger les plus jeunes de ses effets dangereux, une loi a été votée le 1er juin dernier. Cette loi interdit désormais la vente ou l’offre de protoxyde d’azote aux personnes mineures.

« Les commerçants sont à même d’exiger une preuve de la majorité des clients achetant des cartouches de protoxyde d’azote », précise le rapport. Concernant les achats sur Internet, « les sites doivent mentionner cette interdiction de vente aux mineurs avant de procéder à tout achat de protoxyde d’azote ». 

Les bars, les discothèques, lieux de prédilection pour consommer du protoxyde d’azote, ainsi que les tabacs ne peuvent plus vendre ou offrir la substance. 

Addiction, asphyxie et troubles psychiques 

L’ANSES et l’ANSM alertent également sur l’augmentation de la consommation du gaz hilarant à travers des bonbonnes qui peuvent « contenir l’équivalent d’une centaine de cartouches ». L’utilisation de bonbonnes représente 20 % des cas notifiés aux CAP en 2020, contre seulement 3 % en 2019. 

En bonbonne ou en cartouche, les risques provoqués par l’intoxication au « proto » sont multiples : perte de connaissance, asphyxie, brûlure par le froid du gaz expulsé ou encore vertiges. 

Plus grave encore, des consommations régulières, à intervalle rapproché, peuvent entraîner des conséquences irréversibles comme des atteintes neurologiques, des troubles psychiques, mais aussi des troubles sur le rythme cardiaque. 

Afin de mieux informer les consommateurs sur les risques du protoxyde, un décret français est en préparation pour afficher sur tous les types de conditionnement la dangerosité du produit en cas d’inhalation. 

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie ce mardi (16 novembre) un rapport sur le tabagisme dans le monde. Si l’on observe une légère baisse du nombre de fumeurs, l’OMS urge les gouvernements d’investir davantage dans la lutte antitabac.

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