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Un gynécologue-obstétricien de la Côte d'Azur mis en examen pour viol aggravé

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Un gynécologue, ayant exercé à Carros et au Cannet, est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour viol aggravé. Une information judiciaire est ouverte depuis le 1er octobre par le parquet de Grasse. Au moins trois patientes auraient porté plainte contre le praticien.

Un gynécologue qui exerçait au Cannet et à Carros a été mis en examen début octobre pour viol aggravé par le parquet de Grasse Un gynécologue qui exerçait au Cannet et à Carros a été mis en examen début octobre pour viol aggravé par le parquet de Grasse
Un gynécologue qui exerçait au Cannet et à Carros a été mis en examen début octobre pour viol aggravé par le parquet de Grasse © Maxppp - Philippe de Poulpiquet

L'information a été révélée le 16 novembre par nos confrères du média en ligne "Les Jours", un gynécologue âgé de 73 ans ayant exercé au Cannet, à Cannes et à Carros est mis en examen pour viol aggravé et placé sous contrôle judiciaire. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Grasse le 1er octobre dernier. Il est soupçonné de viols, d'agressions sexuels lors de consultations. Au moins trois femmes auraient porté plainte, selon le journaliste indépendant Pierre Bafoil, qui a recueilli le témoignages de plusieurs d'entre-elles. Le parquet avait requis le placement en détention provisoire du médecin spécialiste, mais le juge des libertés et de la détention a décidé de le laisser libre le temps de l'instruction, il est pour le moment présumé innocent.

"De longs va-et-vient avec sa sonde"

Jean-Michel Raynaut exerce depuis 1983 sur la Côte d’Azur, il aurait travaillé dans un centre de planification et d'éducation familiale des Alpes-Maritimes, ainsi qu’à la clinique Oxford de Cannes et en libéral à la fin des années 2000 au Cannet et à Carros. Il a pris sa retraite le 1er juin dernier. Contacté par France Bleu Azur et par Les Jours, il n'a pour le moment pas répondu. 

Dans l'article de notre confrère, deux victimes présumées décrivent "de longs va-et-vient du praticien avec sa sonde" dans leurs vagins_. "Il m'a caressé et le clitoris, je lui ai dit mais vous faites quoi ?_" raconte une ancienne patiente, qui explique l'avoir vu remonter son pantalon. Une autre femme témoigne "qu'il lui a bloqué une jambe" alors qu'elle souhaitait que l'examen s'arrête. Deux femmes témoignent qu'il consultait parfois accompagné de son chien, un Golden retriever, de quoi se sentir davantage vulnérable face au médecin. Ce gynécologue-obstétricien a déjà été condamné en 2016 par le tribunal de Grasse pour une agression sexuelle commise sur sa compagne (une de ses anciennes patientes) comme le relatait Nice-Matin. Le Conseil de l'ordre des Médecins des Alpes-Maritimes, que l'on a contacté précise qu'"une instruction est en cours devant la chambre disciplinaire de Marseille" mais refuse d'indiquer si le praticien a été suspendu ou interdit d'exercice durant un temps et le nombre de signalements reçus. D'autres femmes ont témoigné sur des forums sur Internet de pratiques "perverses", "déplacées" de la part de ce médecin spécialiste.

Black-listé au Planning familial de Nice 

Contacté par France Bleu Azur, le Planning familial de Nice a entendu parler de ce gynécologue qui a été signalé par des patientes "depuis plusieurs années". Il était "sur la liste noire" que tient l'association qui milite pour le droit à l'éducation à la sexualité, à la contraception, à l'avortement et combat toutes les formes de violences et de discriminations. Une conseillère du Planning familial, Claire Moracchini, témoigne : "ce monsieur pratiquait des IVG médicamenteuses dans son cabinet mais on l'a black-listé". 

On avait eu des échos très inquiétants de ses pratiques de la part de patientes qu'il avait plus ou moins violentées - des attouchements, des comportements inappropriés - on propose systématiquement dans ce genre de cas d'accompagner des plaintes, mais les femmes ont du mal à aller jusqu'au bout de cette démarche, et se contente de nous le signaler. 

Faillite des autorités dans le traitement des plaintes ? 

Dans l'article paru sur le site d'information Les Jours, des patientes regrettent de s'être "heurtées aux oreilles sourdes des institutions", gendarmes, policiers ou Conseil de l'Ordre des Médecins des Alpes-Maritimes. Elles racontent leurs parcours compliqués pour déposer plainte. Une femme dépose deux plaintes, dont l'une avec constitution de partie civile, pour pousser le parquet à l'ouverture d'une enquête. Les victimes présumées s'inquiètent aussi de la lenteur de la réaction du Conseil de l'Ordre. L'une d'elles dénonce un faux arrangement à l'amiable, on a écouté sa version, celle du praticien, elle est repartie "avec un procès verbal de conciliation réussie" qu'elle conteste.

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