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Hôtellerie-restauration: les patrons prêts à augmenter les salaires de 10,5%, les syndicats veulent le triple

Salariés et patrons de l'hôtellerie-restauration n'ont pas trouvé d'accords sur les salaires. Pourtant, il y a urgence à l'approche des fêtes de fin d'année alors que le secteur a perdu 230.000 employés en un an et demi.

10,5% d'augmentation en moyenne pour les métiers de l'hôtellerie-restauration, c'est ce qu'ont proposé les syndicats patronaux du secteur jeudi à l'occasion de la première réunion de négociations pour améliorer les conditions de travail et les rémunérations dans le milieu. Mais pour les syndicats des salariés, le compte n'y est pas. La grille présentée ne correspond pas aux attentes des syndicats, et le fossé se creuse entre les deux parties...

Une augmentation des salaires de 10,5% en moyenne, c'est encore très loin du compte pour Arnaud Chemain, représentant de la CGT. Pour lui, le chiffre est trompeur: les cadres en haut de la grille toucheraient environ 20% en plus sur leur salaire mais ceux en bas de chaîne seulement 3,5%: "Ça fait un petit 35 euros nets par mois supplémentaires donc ça ne va pas susciter beaucoup de vocations", déplore-t-il au micro de RMC.

Les demandes des syndicats "irréalistes"

"Les organisations patronales annoncent 10% pour lancer un message au gouvernement et dire qu'ils ont fait des efforts. Mais 3,5% pour les salariés des premières catégories, ne sera pas suffisant pour attirer les jeunes qui visent tout sauf le métier des hôtels cafés et restaurants", renchérit Nabil Azzouz, secrétaire fédéral Force Ouvrière chargé de l'hôtellerie-restauration.

Pourtant, le secteur a besoin de main d'œuvre et vite. En un an et demi, il a perdu plus de 230.000 employés, un tiers de ses effectifs: "Il y a les fêtes de fin d'année qui arrivent, il y a la saison d'hiver qui commence, et si on n'est pas capables de servir tous ces clients potentiels, ça va poser de gros problèmes", renchérit Arnaud Chemain.

Rendre le métier plus attractif, c'est aussi l'objectif des syndicats patronaux. Mais pour Franck Delvaux, co-président de l'Union des métiers de l'hôtellerie, la crise du Covid-19 ne leur permet pas de faire mieux: "Les syndicats de salariés nous proposent 34,5% d'augmentation et c'est tout à fait irréaliste. Le risque, s'il n'y a pas d'accord, c'est que la grille en vigueur aujourd'hui reste d'actualité". Les deux parties doivent se revoir dans un mois pour essayer de trouver un terrain d'entente.

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Anne-Lyvia Tollinchi (avec Guillaume Dussourt)