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En brefNature

600 millions d’oiseaux ont disparu en Europe

Les moineaux

La pionnière de l’écologie Rachel Carson nous avait prévenus. Le printemps risque de devenir de plus en plus silencieux [1]. Selon une étude publiée début octobre, un oiseau sur six aurait disparu en Europe depuis 1980. En quatre décennies, les effectifs ont chuté globalement de 14 à 19 %. Le déclin est colossal parmi les espèces dites communes. Selon les scientifiques de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), de BirdLife International et de la Société tchèque d’ornithologie, au total, près de 600 millions d’oiseaux nicheurs auraient disparu.

Autrefois omniprésentes, des espèces se font désormais plus rares. Les effectifs de bergeronnettes printanières, par exemple, ont diminué de 97 millions ; les étourneaux, 75 millions et les alouettes des champs, 68 millions. Tout un cortège d’espèces disparaît du ciel. Le cas le plus emblématique reste le moineau domestique qui a perdu la moitié de sa population, soit 247 millions d’individus.

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Les chercheurs ont analysé les données de 378 espèces d’oiseaux originaires des pays de l’Union européenne. Les plus durement touchées sont les espèces associées aux terres agricoles. L’agriculture chimique a en effet entraîné la disparition d’insectes qui constituent la source de leur nourriture.

« Les espaces dont dépendent les oiseaux sont anéantis par les humains »

« Nous avons besoin d’actions pour faire face ensemble aux crises de la nature et du climat, affirme la scientifique Fiona Burns, l’auteure principale de l’étude dans un article du Guardian. Cela signifie intensifier l’ambition d’une agriculture plus respectueuse de la nature, agir pour la protection des espèces, de la forêt et la mise en place d’encadrement pour une pêche durable. Les aires protégées doivent aussi être rapidement étendues. »

« Les oiseaux communs deviennent de moins en moins communs, en grande partie parce que les espaces dont ils dépendent sont anéantis par les humains. Les gouvernements de toute l’Europe doivent établir des objectifs juridiquement contraignants pour la restauration de la nature. Sinon, les conséquences seront graves, y compris pour notre propre espèce. Notre étude est un signal d’alarme » conclut, toujours dans le Guardian, Anna Staneva, responsable de la conservation chez BirdLife Europe.

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