[L'industrie c'est fou] Premiers tests réussis pour SpinLauch, la start-up qui veut catapulter les satellites
La start-up américaine SpinLauch veut révolutionner la façon dont les satellites sont envoyés dans l'espace grâce à sa catapulte électrique, dont le premier test a été mené avec succès fin octobre. Décrié par de nombreux spécialistes, ce projet a néanmoins récolté 110 millions de dollars d'investissements.
Pour détrôner les géants du secteur aérospatial, SpinLauch mise sur la même arme que celle utilisée par David pour vaincre Goliath : la fronde. Fondée en 2014, la start-up américaine a en effet pour ambition de placer des satellites en orbite grâce à un système proche de la catapulte. Celui-ci prend aujourd'hui la forme d'un disque rotatif de 50 mètres de haut, composé d'un tambour central dont le balancier électrique est capable d'atteindre 450 tours par minute.
Ce prototype à l'échelle 1/3 par rapport au projet final a permis aux équipes de SpinLauch de mener un premier test fin octobre dans le désert du Nouveau-Mexique (Etats-Unis). Grâce à son énergie cinétique de rotation, le dispositif est parvenu à propulser un projectile de trois mètres de haut à plusieurs milliers de kilomètres à l'heure. D'après le fondateur de l'entreprise, cette innovation pourrait réduire la consommation de carburant par quatre par rapport aux lanceurs traditionnels, et les coûts par dix. Côté écologie, la balance semble également pencher du côté de la fronde géante, car l'impact carbone des fusées s'avère souvent désastreux.
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La start-up a pour objectif de pouvoir transporter à terme jusqu'à 200 kg de charge utile, ce qui lui permettrait de partir à la conquête du marché florissant des microsatellites. Un secteur qui pourrait bien se révéler hyper compétitif dans les prochaines années, de nombreuses start-up cherchant à obtenir leur part du gâteau. Mais grâce à l'originalité de son concept, SpinLauch part avec une longueur d'avance : elle a déjà récolté 110 millions de dollars (97 millions d'euros) auprès d'investisseurs prestigieux, tels que Google ou Airbus.
Malgré le succès des premiers essais, ce projet loufoque continue à susciter les railleries des sceptiques. Comme le soulignent certains spécialistes, le dispositif requerra une précision d'orfèvre pour devenir viable, et le matériel électronique devra supporter une accélération latérale de près de 10 000 G ! De quoi réduire un Thomas Pesquet en compote s'il optait pour SpinLauch pour retourner dans l'espace. La pépite assure cependant avoir déjà éliminé « 90% des risques » et prévoit environ 30 vols d'essais suborbitaux supplémentaires au cours des huit prochains mois pour peaufiner sa fronde.
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