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Extrême droite

130 armes, 200 kilos de munitions et de la propagande néonazie découverts dans l’Eure

Deux hommes, dont un militaire, sont en garde à vue après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la douane en Normandie. Des perquisitions menées chez eux ont ensuite permis la découverte d’un arsenal guerrier.
par LIBERATION et AFP
publié le 23 novembre 2021 à 15h00

Une découverte plus qu’inquiétante. Plus d’une centaine d’armes, des munitions et «des objets avec des croix gammées» ont été retrouvés le week-end dernier dans la commune de Mesnil-en-Ouche (Eure), au cours d’une perquisition menée par les services douaniers, a indiqué ce mardi le parquet d’Évreux. L’opération a eu lieu après l’interpellation de deux hommes de 25 ans qui avaient refusé un contrôle douanier. Les deux hommes, dont l’un est caporal au 35e régiment d’infanterie de Belfort (Territoire-de-Belfort), avaient percuté la voiture des douaniers avant d’être rattrapés peu après, selon une source policière.

«Ils avaient des armes dans leur véhicule», a précisé la procureure d’Evreux Dominique Puechmaille, confirmant une information du Monde. Mais «ce sont surtout les perquisitions effectuées ensuite qui ont été intéressantes : il y avait un arsenal, beaucoup de munitions», a ajouté la procureure. Les armes ont été retrouvées dans «une cache dans un hangar appartenant au grand-père de l’un des deux individus», ajoute la procureure.

Suivis pour leur appartenance à la mouvance d’extrême droite

La magistrate n’a pas précisé le nombre d’armes saisies. De source proche de l’enquête, les douaniers ont mis la main sur 130 armes, dont des fusils d’assaut AR-15 et AK-47, des pistolets-mitrailleurs, des armes de poing, des fusils à pompe, 200 kilos de munitions diverses, des grenades et même cinq cartouches de 20 mm pour des mitrailleuses d’avion. Certaines armes étaient détenues légalement, d’autres non, selon une source policière.

Par ailleurs, des éléments de propagande liés à l’extrême droite (écussons, affiches, documentation néonazie) ont également été découverts, selon la source proche de l’enquête. «Des objets avec des croix gammées», a précisé la procureure.

Les deux hommes, toujours en garde à vue ce mardi après-midi, étaient suivis par les services de renseignement pour leur appartenance à la mouvance d’extrême droite, selon une source policière, qui précise qu’aucun projet d’attentat n’a été découvert.

Un soldat de la même unité que le militaire interpellé avait déjà été mis en cause en mars dans une enquête de Médiapart sur la présence de néonazis dans l’armée française. Sur une publication en ligne, il apparaissait avec un tee-shirt de la division Charlemagne de la Waffen-SS, qui était essentiellement composée de soldats français.

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