Manche Naufrage de migrants au large de Calais : le bilan ramené à 27 morts, quatre passeurs arrêtés

Au moins 27 migrants sont décédés ce mercredi dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, au large de Calais, alors qu'ils tentaient de gagner la Grande-Bretagne. Un précédent bilan faisait état de 31 morts. "La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière", a affirmé Emmanuel Macron. Quatre passeurs suspects ont été arrêtés. Une réunion de crise aura lieu jeudi matin à Matignon.
la rédaction avec AFP - 24 nov. 2021 à 23:42 | mis à jour le 24 nov. 2021 à 23:56 - Temps de lecture :
Un bateau des sauveteurs en mer à Calais. Il transporte les corps de migrants décédés à la suite du naufrage. Photo François LO PRESTI/AFP
Un bateau des sauveteurs en mer à Calais. Il transporte les corps de migrants décédés à la suite du naufrage. Photo François LO PRESTI/AFP

Il s'agit du drame le plus meurtrier depuis l'envolée en 2018 des traversées migratoires de la Manche. 27 migrants sont décédés ce mercredi dans le naufrage de leur embarcation au large de Calais, selon le ministère de l'Intérieur.

En tout début de soirée, Emmanuel Macron avait évoqué 31 morts.

Selon une source de l'AFP proche du dossier, une cinquantaine de personnes se trouvaient à bord de l'embarcation qui était partie de Dunkerque.

D'après les premières constatations du ministère de l'Intérieur, c'est un pêcheur qui a, vers 14h, signalé la découverte "d'une quinzaine de corps flottant au large de la commune du Pas-de-Calais". Plusieurs corps ont été repêchés par un bâtiment de la Marine nationale.

Macron promet de "retrouver les responsables"

Emmanuel Macron a déclaré dans la soirée de ce mercredi que "la France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière". Le président de la République a promis que "tout sera mis en œuvre pour retrouver et condamner les responsables" de ce drame. Il a demandé le "renforcement immédiat des moyens de l'agence Frontex aux frontières extérieures de l'UE". Le chef d'Etat a également réclamé "une réunion d'urgence des ministres européens concernés par le défi migratoire".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait réagi plus tôt sur Twitter à ce nouveau drame lié aux migrants. "On ne dira jamais assez le caractère criminel des passeurs qui organisent ces traversées", a-t-il dénoncé.

Il s'est rendu sur place en fin de soirée.

Le Premier ministre Jean Castex a déploré de son côté une "tragédie". "Mes pensées vont aux nombreux disparus et blessés, victimes de passeurs criminels qui exploitent leur détresse et leur misère", a-t-il écrit sur Twitter.

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs.

En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d'informations).

En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment en consultant notre politique de protection des données.
Gérer mes choix

Le chef du gouvernement tiendra ce jeudi à 8h30 une réunion interministérielle sur "les traversées de migrants dans la Manche", a annoncé Matignon.

Quatre passeurs présumés arrêtés

Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour "aide à l'entrée au séjour irrégulier en bande organisée" et "homicide involontaire aggravé". Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, trois hélicoptères et trois bateaux ont participé aux recherches.

Devant l'hôpital de Calais, Gérald Darmanin a annoncé que quatre passeurs soupçonnés d'être liés au bateau de migrants naufragé ont été interpellés. Il a appelé à une "réponse internationale très dure".

Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs.

En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d'informations).

En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment en consultant notre politique de protection des données.
Gérer mes choix

Les navires de sauvetage ramenant les victimes devaient accoster dans la soirée à Calais, où un hangar a été ouvert dans le port pour accueillir les corps. Un large périmètre de sécurité a été mis en place avec un important dispositif de pompiers et sauveteurs.

Il faut pourchasser les passeurs sans relâche

"Les passeurs qui ont vendu les places à bord de ce bateau surchargé sont des assassins, surtout avec une mer aussi mauvaise", a déclaré à notre journal Jean-Marc Puissesseau, le PDG du port de Calais.

"Il faut pourchasser les passeurs sans relâche et empêcher les migrants de s’installer. La France subit cette crise parce que le Royaume-Uni est attractif. Calais c’est un cul-de-sac pour les migrants", a-t-il poursuivi. "Le Royaume-Uni manque de main-d’œuvre. Les Anglais ont besoin de 100 000 chauffeurs routiers et de travailleurs notamment pour approvisionner leurs supermarchés. Les Anglais devraient faire venir les migrants et les former, mais cela doit être organisé entre l’Europe et les autorités britanniques. La situation à Calais dure depuis plus de 20 ans. Il faut que ça cesse", a-t-il ajouté.

En déplacement à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), le président de la région Hauts-de-France et candidat à la présidentielle Xavier Bertrand a également appelé à "pourchasser" les passeurs. "Cela fait des mois que je dis qu’il faut empêcher que la Manche ne devienne un cimetière marin. Ce soir ce sont autant de disparus, de morts, que de drames. Et les premiers responsables sont les passeurs qui exploitent la misère des migrants, les rackettent et les rançonnent." 

Londres et Paris conviennent d'accroître leurs efforts

L'onde de choc du drame s'est propagée outre-Manche. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué une réunion interministérielle de crise. Il s'est dit "choqué, révolté et profondément attristé". Lors d'un entretien téléphonique, Johnson et Macron ont convenu de "l'urgence d'accroître leurs efforts communs afin de lutter contre les traversées mortelles" de la Manche par des migrants. 

Après des semaines de tension sur la question migratoire, Londres et Paris avaient récemment convenus de renforcer leur coopération pour tenter de tarir ces départs après une montée de tension dans le sillage de l'arrivée le 11 novembre de 1 185 migrants sur les côtes anglaises, un record.

Les tentatives de traversées migratoires de la Manche à bord de petites embarcations ont doublé ces trois derniers mois, avait mis en garde vendredi dernier le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Philippe Dutrieux. Au 20 novembre, 31 500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l'année et 7 800 migrants avaient été sauvées, avait-il affirmé. Une tendance qui n'a pas baissé malgré les températures hivernales. Selon Londres 22 000 migrants ont réussi la traversée sur les dix premiers mois de l'année.

Newsletter. L'essentiel de la semaine
Chaque samedi

Inscrivez-vous à "L'essentiel de la semaine", et retrouvez notre sélection des articles qu"il ne fallait pas rater lors des sept derniers jours.

Désinscription à tout moment. Protection des données