Le comité d’accueil avait de quoi impressionner – et c’était le but – les jeunes Seynois et leurs parents convoqués ce mercredi après-midi, très officiellement, dans la grande salle du conseil municipal, à l’hôtel de ville. L’ordre du jour: rappeler à l’ordre les élèves brillant par leur absence en classe. Et rappeler, à leurs responsabilités, les tuteurs légaux. C’est Cheikh Mansour, adjoint au maire délégué notamment à la prévention de la délinquance, qui a présidé cette cérémonie solennelle, entouré de responsables des polices nationale et municipale, de représentants du procureur de la République, de l’Éducation nationale et de la préfecture.
"Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement" pour les parents
Devant tant d’autorités, les gamins ont dû justifier de leur désintérêt pour le cursus scolaire et, parfois aussi, de leur comportement agité. Des parents qui, eux aussi, ont passé un sale quart d’heure, surtout quand Mme Kouassi, qui travaille au tribunal judiciaire auprès du procureur, a pris la parole. A cette mère accompagnant son fils de 15 ans, en 3e et en décrochage, elle a dit: "Je vais vous rappeler la loi. En plus de l’obligation de scolariser votre enfant, vous avez la responsabilité légale de veiller à ce qu’il soit assidu et régulier à l’école. Aujourd’hui, ceci est un avertissement. Mais si votre enfant ne retourne pas à l’école, vous risquez 750 euros d’amende et un stage de responsabilité parentale, de 250 euros."
Mais l’affaire peut aller plus loin encore: "S’il s’avère que la santé, la moralité et l’éducation de votre enfant sont compromises, des sanctions plus lourdes existent, pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. Vous voici informée, la balle est dans votre camp."
Contrastant avec cette dureté de ton, le moment se voulait aussi porteur d’espoir. Côté mairie et Éducation nationale notamment, on a insisté sur l’importance d’aller à l’école "pour le développement personnel", "la socialisation" et "les portes vers un apprentissage que la scolarité peut ouvrir". Et sur la "responsabilité morale", comme l’a exprimé en substance M. Mansour, que peut avoir un enfant envers ses parents pour leur éviter des tourments, même dans des schémas familiaux compliqués… Des élèves se sont même vus prodiguer des conseils d’orientation et les parents, des aides à la parentalité...
Un rappel à l’ordre entre fermeté et bienveillance qui, espèrent tous les intervenants, aura fait mouche.
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