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Journée mondiale contre les violences faites aux femmes

Plus de 400 Abidjanaises tuées par leur conjoint en 2020, selon une ONG ivoirienne

Aujourd’hui 25 novembre marque la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Violences de toutes sortes : conjugales, sexuelles, morales… Si la vague #MeToo n’a pas envahi l’Afrique, de plus en plus de mouvements féministes s’organisent pour défendre leurs droits. Comme en Côte d’Ivoire par exemple, où des organisations ont recensé plus de 2 000 cas de violences ces deux dernières années pour la seule ville d’Abidjan, la moitié étant des viols.

Des femmes manifestent à Dabou, en Côte d'Ivoire.
Des femmes manifestent à Dabou, en Côte d'Ivoire. © Philippe Lissac / Godong / GettyImages
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Avec notre correspondant à Abidjan, Sidy Yansané

Selon le rapport de l’ONG ivoirienne Citoyennes pour la promotion et la défense des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), la pandémie de Covid-19 a contribué en 2020 à une forte hausse des violences sexuelles, environ 30 % des cas signalés dans six communes d’Abidjan.

Mais la crise sanitaire est loin d’être responsable de ces oppressions sexistes, selon Désirée Dénéo, secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes : « Ca peut être une femme qui habite à Cocody, un quartier huppé d'Abidjan, ou une femme qui habite dans un village, à 600 km d'Abidjan, les violences sont partout. Elles sont banalisées et souvent passées sous le prétexte de la tradition, de la religion. On n'en parle pas forcément. »

► Réécouter : Côte d'Ivoire: le confinement fait exploser le nombre de violences domestiques

Fondée en 2019, la Ligue accompagne aujourd’hui 500 femmes victimes de violences, la moitié ayant subi un viol. Et d’après l’enquête de l’ONG partenaire CPDEFM, plus de 400 Abidjanaises sont mortes sous les coups de leur conjoint l’an dernier. Et il n’existe aucun véritable centre pour accueillir les victimes en sécurité.

« Bon nombre de femmes qui partent de foyers violents ne portent pas plainte. Très souvent, on les accompagne socialement, psychologiquement aussi, donc mettre à leur disposition des moyens pour pouvoir se payer un loyer si elle n'avait nulle part où aller », poursuit Désirée Dénéo.

La responsable regrette surtout le manque de volonté politique dans la protection des femmes et l’élargissement de leurs droits, comme celui à un avortement hors viol et inceste. À l’occasion de la Journée internationale, la Ligue lance une tournée nationale d’actions et de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. 

► Lire aussi : Côte d'Ivoire: le CNDH appelle à un durcissement des lois sur les violences basées sur le genre

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