Les non-vaccinés contre la COVID-19 paieront leurs soins à Singapour
La cité-État située en Asie vit une phase de transition pour sortir de la pandémie.
Même si Singapour accueille à nouveau les visiteurs de certains pays, s’y rendre demeure un processus lourd.
Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc
- Philippe Leblanc
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
SINGAPOUR – La cité-État de Singapour obligera les personnes non vaccinées à payer leurs propres soins et frais d’hospitalisation dès le 8 décembre. Les autorités espèrent que cette mesure convaincra les récalcitrants de se faire immuniser contre la COVID-19.
La cité-État de 6 millions d’habitants compte pourtant un des taux de vaccination les plus élevés de la planète. Pas moins de 94 % des personnes de 12 ans et plus sont pleinement vaccinées. Le quart a déjà reçu une dose de rappel, une proportion qui grimpe à 60 % chez les aînés.
Les 6 % de non-vaccinés comptent pour 60 % des hospitalisations. Les hôpitaux préféreraient ne pas facturer des soins contre la COVID, mais nous devons envoyer un signal fort à la population pour qu'elle se fasse vacciner.
Les frais d’hospitalisation liés à la COVID-19 coûteront en moyenne 4000 $ par semaine aux personnes non vaccinées, 22 000 $ pour les soins intensifs.
Le système de santé de Singapour fonctionne sur le modèle de l’utilisateur-payeur en partie subventionné par l’État. Une exemption a été mise en place pour les personnes infectées au coronavirus.
Une vague de nouveaux cas mineurs
Le reportage de notre correspondant Philippe Leblanc
Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc
Le nombre de nouveaux cas quotidiens vient de chuter sous les 1500 après le sommet d’il y a trois semaines quand 5000 cas par jour étaient dénombrés.
Près de 95 % des cas sont des personnes qui présentent des symptômes mineurs. Presque tous les cas – de 60 à 70 personnes – que nous traitons chaque jour n’ont que le nez qui coule, un mal de gorge ou une faible fièvre.
Selon le monde médical, le taux élevé de vaccination à Singapour expliquerait cette situation.
Grâce à cette immunisation, nous pouvons avoir un grand nombre de nouveaux cas sans pour autant surcharger nos hôpitaux
, indique Alex Cook, vice-recteur de l'École de santé publique Saw See Hok de l'Université nationale de Singapour.
La cité-État située en Asie vit une phase de transition pour sortir de la pandémie. Le petit pays accepte qu’il y ait encore de nouveaux cas et vient d’assouplir quelque peu les restrictions imposées lors de la plus récente vague.
Mesures strictes en vigueur malgré un assouplissement
Les groupes de cinq personnes sont permis à Singapour depuis lundi. Des gens mangent dans l'aire de restauration du Maxwell Food Centre.
Photo : Radio-Canada / Philippe Leblanc
Depuis lundi dernier, les groupes de cinq personnes sont permis dans les restaurants, mais bon nombre de mesures sévères demeurent en place.
Le port du masque est obligatoire, même à l’extérieur. L’application de géolocalisation, de traçabilité et de consignation du statut vaccinal TraceTogether est obligatoire pour avoir accès aux lieux publics.
Les gens sont fatigués de toutes ces mesures. Les gens sortent moins et magasinent moins parce qu’ils ne pouvaient pas aller au restaurant en groupe. Ce n’était pas bon pour les affaires et le moral des gens.
Même si Singapour accueille à nouveau les visiteurs de certains pays, s’y rendre demeure un processus lourd. Le gouvernement du petit pays doit d’abord approuver la demande de visite et il faut ensuite réserver un vol réservé aux voyageurs vaccinés de la compagnie Singapore Airlines. C’est ce qu’on appelle les Vaccinated Travel Lanes (VTL).
Plusieurs pays viennent d’être ajoutés à la liste pour les VTL et Singapour prévoit accueillir davantage de visiteurs, ce qui mettra à l’épreuve sa détermination à vivre dorénavant avec la COVID sans pour autant imposer des restrictions plus sévères.
- Philippe Leblanc